On ne sait sur quel lit danser lorsqu’arrive la rentrée de septembre, celle des classes, bien sûr, également celle des classes laborieuses. Toutes celles et tous ceux auxquels la terrifiante sonnerie du réveil (même remplacée par une sonate de Beethoven, Angie des Rollling Stones dont le batteur légendaire Charlie Watts vient de décéder, ou La maîtresse d’école de Georges Brassens) vient rappeler que la fête est finie.
D’un côté, au retour de vacances, on est (un peu) content de retrouver sa couche, son nid, son refuge horizontal, surtout si celui de son lieu de villégiature n’était pas à la hauteur des attentes de notre colonne vertébrale. Et d’un autre côté, on préférerait dormir dans un hamac, sur une plage de la baie d’Along ou d’Ajaccio, plutôt que dans son lit du quotidien, même confort XXL, pourtant vital pour recharger ses batteries, avant d’affronter le retour au métro-boulot-dodo.
À vrai dire, rentrée ou non, ce délicieux moment qu’est l’endormissement, lorsque Morphée nous tend la clé des songes, ne connaît ni contrée ni saison. Force est néanmoins de reconnaître que cette serrure s’ouvrira plus aisément dans un lit confortable que dans sur une planche de bois (ce type de confort est néanmoins très apprécié en Asie) ou pire, sur un matelas si avachi qu’il se plie en deux dès que l’on y dépose son corps bientôt céleste.
À vrai dire, le lit de la rentrée est bien plus important et même essentiel que celui des vacances, période où la douceur de vivre, l’insouciance et les réjouissances estivales encouragent la tolérance (mais les Français gardent leur réputation de râleurs invétérés). En définitive, ce lit de rentrée, lit du quotidien, compagnon de nos nuits, se doit d’être si agréable qu’on n’a aucune envie de le quitter. Le moment fatidique sera le premier dimanche de la rentrée, celui de la première grasse matinée depuis les vacances et une première semaine de travail. Ce sera aussi l’heure du verdict : « dis-moi comment tu dors et je te dirais qui tu es » aurait pu dire Morphée ou son représentant sur terre, Pierre Elmalek, PDG de Maison de la Literie, partenaire de notre Saga du Lit. Saga qui elle-même vient d’en sortir (de son lit) après deux mois « d’estivalage » (hibernage d’été).
Bonne rentrée, bonnes nuits (au pluriel, bien entendu), bons réveils, bonnes grasses matinées…
Michel Taube