La Maire de Paris gouvernera-t-elle la France comme elle tient Paris, prisonnière d’une majorité plurielle ou plutôt d’une union de la gauche pastèque, verte en apparence mais ultra-rouge au fond ?
Quelques jours après Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo se présente donc à l’élection présidentielle, sans passer par une quelconque primaire. Pour espérer l’emporter en avril 2022, la madone de Paris se doit de recréer l’union de la Gauche façon François Mitterrand. La version contemporaine consisterait à assaisonner la salade rose/rouge des années 1980 d’une sauce vert/rouge, toujours avec des communistes, mais surtout avec des écolo-bobo radicaux, parfois bien plus islamo-gauchistes, altermondialistes, indigénistes et obscurantistes qu’écologistes, qui se prosternent devant Greta Thunberg et font semblant de croire qu’ils arrêteront le réchauffement climatique en pourrissant la vie des automobilistes, sans proposer d’autre alternative à la voiture que le vélo pour tous.
La madone de Paris se croit tout permis dans la capitale, après sa réélection à la l’Hôtel de Ville, oubliant qu’elle ne la doit qu’à la conjonction d’une abstention record, et surtout d’une incroyable incapacité d’Emmanuel Macron à imposer un candidat LREM crédible et unique.
Anne Hidalgo est prisonnière à l’Hôtel de Ville du jusqu’au-boutisme de ses alliés verts et communistes. Elle vient donc d’imposer le tout 30km/h, avant de s’apprêter à détruire la vie économique dans les six arrondissements centraux de Paris, en les rendant brutalement entièrement piétonniers, avant aussi de supprimer la majorité des places de stationnement de la ville, puis en réservant des voies du périphérique aux « transports en commun, aux voitures propres et au covoiturage », sans évaluer préalablement l’impact d’une telle mesure sur la saturation de cette voie essentielle à la mobilité parisienne mais aussi francilienne.
Un avant-goût d’une France à vélo et en décrochage économique garanti ?
Telle serait sa politique nationale, en tant que présidente de la République ? Personne ne nie que la voiture, en particulier à moteur thermique, occupe une place trop importante en ville, et qu’à terme, elle pourrait être remplacée par un mix entre transports en commun à développer fortement et transports individuels plus écologiques, comme la voiture électrique, les vélos et autres trottinettes (à condition qu’ils ne roulent pas sur les trottoirs !). Mais dame Hidalgo et ses écolo-gauchos risquent de mettre, comme à Paris, tous leurs œufs dans le seul panier cycliste. Personnes âgées, handicapées, ouvriers et employés de nuit, taxis sont les grands oubliés de sa politique de mobilité.
Le vélo, le vélo et le vélo, comme si l’obsession dogmatique prenait une dimension psychanalytique. Et sans politique d’alternative globale à la voiture thermique, pas même l’hydrogène pourtant promis à un bel avenir. Enfin sans aucune concertation avec les autres collectivités locale ni les habitants.
Comble de cette prise en otage parisienne, Dame Hidalgo pourra aussi raviver la flamme du féminisme, avec une Alice Coffin, fière de sa haine de la gent masculine, au point d’avoir consacré un livre au génie lesbien (au concours de l’absurde, qui va écrire un pamphlet sur le génie hétéro ?).
Ces gauches irréconciliables, comme disait Manuel Valls, Anne Hidalgo prétend les rassembler. La modestie incarnée !
Peut-elle réussir ? À ce jour, le duel de second tour le plus vraisemblable opposerait Emmanuel Macron à Marine Le Pen mais les sondages se sont trompés lors des quatres derniers scrutins nationaux. Mais nombreux sont les déçus du macronisme qui ont conscience que Marine Le Pen est la meilleure garantie de victoire du président sortant. Du coup qui pourrait challenger celui qui rêve de recréer un grand centre sur les ruines de la droite et de la gauche républicaines ?
À gauche, le vainqueur de la primaire des Verts acceptera-t-il de se retirer au bénéfice de dame Hidalgo ? Et le fier et prétentieux Mélenchon, tout comme Fabien Roussel, le candidat du groupuscule qu’est devenu le PCF, accepteraient-ils de se ranger derrière la madone de Paris ? Rien n’est évidemment moins sûr sans oublier l’aventurier Montebourg.
Le rêve d’Anne Hidalgo est loin d’être gagné. Il faudrait à minima que l’union des gauches irréconciliables se fasse entre les deux tours. Les Français devraient alors bien observer ce qui se passe à l’Hôtel de Ville de Paris, avant de faire un choix qu’ils regretteraient longtemps.
Seule certitude pour Anne Hidalgo : en 2024 elle présidera d’une manière ou d’une autre l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, soit comme chef de l’Etat soit comme Maire de Paris qu’elle pourra rester à coup sûr en cas d’échec élyséen…
Michel Taube