Le Sirha (Salon international de la restauration, hôtellerie et alimentation), millésime 2021 s’est achevé lundi 27 septembre avec la proclamation des résultats du concours international des Bocuse d’Or, ce prix tant convoité, créé en 1987 par Monsieur Paul Bocuse. Le jury de dégustation, composé d’un représentant de chaque équipe, a pour objectif de noter les plats des candidats, en fonction de la présentation, du goût, des techniques de travail, du respect des produits, de l’originalité des plats… une épreuve de 5h.
22 personnes (dont une seule femme, en tant que présidente d’honneur, la pétillante Beatriz Gonzalez) jugeaient donc le travail des 21 candidats, tous masculins. On dira ce qu’on veut, la compétition est nettement plus une affaire de testostérone…
La France concourrait avec Davy Tissot (restaurant Saisons) qui a le bon goût d’être… lyonnais. La pression était d’autant plus grande pour le cuisinier qui jouait à domicile. Mais celui-ci a relevé haut la main le défi en remportant le Bocuse d’Or avec beaucoup d’émotion. Le prix lui a été remis par Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes sous des tonnerres d’applaudissements, en présence des partenaires et de l’ambassadeur de la gastronomie, Guillaume Gomez.
Cette année était d’autant plus particulière que la grand-messe du Sirha a reçu la visite du Président de la République, Emmanuel Macron, venu visiter le salon (où un œuf a atterri sur son épaule mais où il a été largement acclamé), et aussi assister dimanche au Dîner des Grands Chefs, qui a lieu chaque année en marge de l’événement.
Il a pu se régaler des plats préparés par Mathieu Viannay qui est à la tête de la célèbre institution lyonnaise « La Mère Brazier », par César et Léo Troisgros, Emmanuel Renaut, descendu de Megève pour l’occasion, Jacques Marcon et son fils Paul, Sébastien Bouillet, et le chocolatier Philippe Bernachon qui a proposé un dessert intitulé Le Président 2.0.
Le chef de l’Etat a rappelé que venir au Sirha c’était honorer l’ensemble de la profession. « Cette 20ème édition arrive dans un moment que nous avons tous vécu : 18 mois de crise (…). Ces 18 mois, vous les avez tenus ! » a-t-il adressé au parterre de chefs et professionnels présents avant de souhaiter bonne chance à Davy Tissot. En parterre, après 18 mois d’arrêt pour le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, l’événement a marqué la relance pour tout un secteur essentiel au patrimoine économique et culturel français. Le dîner des Grands Chefs est également une manière de célébrer et de soutenir cuisiniers, petits producteurs et agriculteurs qui s’engagent chaque jour pour une alimentation meilleure. Il s’inscrit dans l’écosystème du Sirha Food, une plateforme unique qui regroupe 7 halls pour tous les professionnels de la restauration et de l’alimentation et qui montre aussi l’importance de la transmission de cette excellence à la française.
Ce fut l’occasion pour chefs et fournisseurs de renouer, avec une joie évidente, avec la convivialité inhérente à ces métiers.
La fête se poursuit pour célébrer la France de la gastronomie, la France des chefs et notre champion Davy Tissot qui n’a pas oublié de féliciter le Bocuse d’argent danois et de bronze norvégien. Voilà un domaine où l’Hexagone reste en tête et permet d’espérer une année 2022 dynamique en termes de restauration et de plaisir.
Deborah Rudetzki