Ce week-end, on dort une heure de plus !
La saga du lit est aussi la saga du changement ou non d’heure à la sauce européenne. On devait arrêter de bouger les aiguilles de nos horloges en 2019, mais nous voilà en 2021, toujours prêts à remettre les pendules à l’heure. Ce que nous ferons dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 octobre.
Mais dans ce sens, profitons-en, c’est une heure de plus à se lover dans notre lit et à profiter de notre couette.
Sachez que cette question du changement d’heure passionne les Européens depuis quatre ans. La consultation qui avait été organisée a d’ailleurs suscité un engouement inattendu et de nombreux habitants ont profité de leur droit de vote (dont 2 millions de Français) pour s’exprimer sur la question.
Au résultat, en mars 2019, le Parlement européen se prononce en faveur de la suppression du changement (à 410 voix pour et 192 contre). Mais pas pour maintenant.
Car si le changement d’heure du mois de mars aurait dû être le dernier, les ministres européens des transports ont réclamé qu’une étude d’impact soit menée par la Commission pour évaluer la pertinence d’une telle décision. Bien entendu, depuis début 2020, les états membres ont eu d’autres priorités et cette étude n’a toujours pas été menée.
Et les politiques ne s’intéressent plus tellement à la question. D’autant que les Européens ne sont pas franchement d’accord sur le créneau à adopter. En France (84%), au Portugal (79 %), à Chypre (73 %), en Belgique (83%) ou en Pologne (72 %), les intéressés optent très largement pour l’heure d’été. A l’inverse, une majorité d’habitants préfère l’heure d’hiver, même si leur part n’atteint pas 50 % en raison des personnes “sans opinion”, en Finlande (48 %), au Danemark (46 %) ou aux Pays-Bas (45 %). Des résultats mixtes qui retardent donc les décisions du Conseil européen. Et un décalage entre des pays actuellement alignés sur le même fuseau horaire pourrait créer pas mal de perturbations dans les transports ou encore les systèmes d’information. Le cas de l’Irlande, depuis le Brexit est, de plus, inédit. Les Britanniques continueront probablement à changer d’heure deux fois par an, avec pour résultat un décalage horaire pendant six mois de l’année entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, ce qui pourra créer des tensions supplémentaires à la frontière.
Désormais, la remise sur le tapis de la question reviendra à la Slovénie qui a pris la présidence de l’UE cet été ou à la France qui s’en emparera en début d’année 2022.
Cependant, le dossier n’apparait pas dans le programme de travail de Ljubljana et peu d’éléments laissent à penser qu’il figurera dans celui de Paris.
Alors, en attendant que l’Europe se décide enfin, profitez de ce week-end pour dormir une heure de plus, bien calés sur vos deux oreilles et laissez faire vos smartphones pour vous indiquer la bonne heure.
Deborah Rudetzki