Elle revêt de nombreuses appellations en fonction de l’endroit du monde où elle est consommée. La viande de bœuf fumée est l’un des incontournables de la street-food africaine et américaine, que l’on soit à Libreville (Coupés-Coupés), Yaoundé (Soya), Dakar (Dibi), Abidjan (Choukouya), ou encore au Texas où elle est appelée Brisket.
Pour nos trois Gabonais trentenaires, l’histoire a commencé un weekend post-confinement à l’occasion de retrouvailles familiales. Christian et Stéphane Apérano et leur ami Ted Sabefoumou se rendent en Belgique et trouvent sur la table des coupés-coupés. Christian est musicien, chanteur, coach vocal, ingé son… un artiste complet en somme et Stéphane est ingénieur en robotique. Mais ils sentent bien que ces coupés-coupés peuvent faire la différence, au pays de la gastronomie, du partage et de la convivialité.
De retour en France, ils font donc tester une recette de leur cru, avec quelques ingrédients secrets. Et tout leur entourage s’accorde pour dire que le plat est un régal.
S’en est suivi un buzz éclair qui est allé plus vite que la musique. Tous les Gabonais de France se sont alors révélés au jour « et c’est fou, ils sont nombreux », s’amusent les deux frères.
De là, ils ont essaimé dans la France entière : Lyon tout d’abord où ils résident, puis Paris, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Rennes, Strasbourg, Lille, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, Amiens, Rennes, Cannes, Nice….
« Nous espérons que nous n’allons pas trop vite, car c’est vraiment allé très vite. Bouche-à-oreille exponentiel, extension exponentielle, développement exponentiel ». Puis, une nouvelle rencontre va encore une fois accélérer les choses : la prise de contact avec la Cheffe Anto (lire notre article sur elle). « L’union a toujours fait la force et elle est clairement un vecteur de notre continuité vers quelque chose d’encore plus beau ». Ils font appel à la diaspora de leur pays d’origine pour les questions juridiques ou la partie commerciale (gérée par des étudiants gabonais), leur but étant de créer une communauté d’entrepreneurs actifs.
Quelques mois plus tard, le succès est toujours en rendez-vous et les villes de France et de Navarre voient débarquer le nuage odoriférant de viande fumée. À qui le tour ?
Deborah Rudetzki