Les Français aiment-ils vivre sous dictature ? Alors que notre consommation individuelle en sucre vient de dépasser le cap des 35 kilogrammes annuels, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde : « L’urgente nécessité de lutter contre le diabète n’est jamais apparue aussi clairement », peut-on lire dans un rapport datant d’avril dernier. Et pour cause, en 2020, un Français sur vingt avait été diagnostiqué diabétique selon les chiffres de la Santé publique.
Peu à peu, le sucre semble ainsi non seulement creuser nos artères, mais aussi son emprise sur notre comportement. Il rend accro, à l’instar d’une autre poudre blanche, jusqu’à diriger nos envies, comme le ferait un dictateur, au point même de nous rendre malades. Mais « des moyens de lutte existent ». C’est ce qu’assure l’OMS dans son rapport avant de développer la liste des outils permettant d’éviter le diabète. Encore faut-il savoir les utiliser.
Limiter son apport en glucides
Pour consommer convenablement du sucre, il faut d’abord acheter les bons produits. À cet effet, « la déclaration nutritionnelle est obligatoire sur les denrées préemballées depuis 2016 » a rappelé une note du ministre de l’Économie parue cette année. Ainsi, le consommateur peut désormais connaître la quantité de glucides, ou autrement dit de sucres, présente dans chaque produit.
Limiter sa consommation est rendu possible, certes, mais à quelle limite doit-on se fier ? À cela, l’OMS répond que « réduire [notre] apport en sucre à 10 % par jour » constituerait un quota acceptable. Cela représente une masse de 50 grammes. Elle ajoute « qu’il serait [même] meilleur de diminuer notre consommation à 25 grammes de sucre/jour » afin d’en tirer des effets positifs sur notre santé. Des indicateurs existent donc assurément, même si la méthodologie pour savoir s’en servir manque. Consciente de cela, l’Union européenne envisage de rendre le nutri-score obligatoire d’ici l’hiver 2022. Il est déjà très présent sur l’emballage des produits transformés.
Seulement, il apparaît davantage sur les aliments frais et salés que sur les denrées contenant du sucre. Ce qui ne facilite pas l’interprétation des consommateurs soucieux de leur alimentation en glucide. Or, faute de pouvoir constamment bénéficier de guides nutritionnels, c’est à eux d’adopter les bons réflexes sans être « coachés ».
Regarder la fiche technique du produit avant de l’acheter, compter les grammes de glucides déjà absorbés dans la journée avant de le consommer… Les gestes à rendre mécaniques sont nombreux. Et attention aux envies gourmandes. Chaque écart peut en effet coûter cher, surtout lorsque l’on sait qu’une mini-canette de Coca-Cola équivaut à 50 centimes et 27 grammes de sucre, soit l’apport journalier…
Noé Kolanek