Le 9 novembre tombe à mi-chemin entre l’été et la période de Noël : une période sombre qui va précéder une féerie de lumière. Cette date est la plus chargée d’émotion de toute l’année. Entre la nuit de cristal insupportable, la mort du général de Gaulle et la chute du mur de Berlin, cette date impose une introspection unique. Ce 9 novembre est une photo polymorphe du XXème siècle.
Je suggère qu’on rebaptise le 9 novembre « la journée de mémoire du XXème siècle ». Les trois événements attachés à cette date rappellent la furie, la grandeur et la libération qui ont ponctué ce siècle. Tout cela réuni ensemble !
Entre la désespérance infinie des juifs, le général qui incarne le pouvoir exemplaire, le mur qui représente la résilience et la liberté, le 9 novembre illustre l’âme humaine au siècle dernier. En effet, entre la barbarie et la grandeur, ce ne sont que des questions humaines. En fait, à bien réfléchir, le 9 novembre est chargé d’humanité et Hannah Arendt qui couvrait le procès de Nuremberg en parlant de la banalité du mal avait raison. Je vais plus loin : tout cela n’est que la banalité de l’Homme.
Le 9 novembre est donc une date universelle. C’est la meilleure date pour célébrer l’homme du XXème siècle dans toutes ses banalités vertigineuses.
Mais, mais, mais … avec une lecture temporelle fondamentale, n’oublions pas que la chute du mur de Berlin est le point final positif de ce siècle fou et humain. Le XXème siècle s’est terminé avec un espoir immense sur le siècle suivant. Le 9 novembre est donc un signe fort de mémoire pour espérer en l’avenir. Gardons cette conclusion pour l’homme du XXème siècle, celui de mes enfants, celui de nos enfants.
Célébrons le 9 novembre comme la journée du XXème siècle.