Tandis que les Japonais dorment habituellement sur des futons, à l’autre bout du planisphère dormir se réalise sur un couchage bien différent : le hamac. Autant au Brésil ou au Venezuela, il est conçu de différentes façons, autant au Mexique, le hamac n’existe que dans un seul style : celui du el chinchorro de cuatro hilos. Autrement dit le hamac à quatre fils.
La confection du hamac mexicain
Contrairement aux autres modèles, le hamac mexicain se tisse avec de la maille à quatre fils. Ce choix de fabrication s’explique en partie par le confort et l’épaisseur apportés par le textile, mais surtout par ses origines mayas. Ces derniers peuplaient autrefois une partie du Belize, du Guatemala et du Mexique avec la région du Yucatán. Naturellement, le territoire a conservé en lui certaines habitudes de l’ancienne civilisation dont la technique de confection des hamacs. Elle offre la possibilité de créer un couchage aéré, obtenu à partir de fils très fins, tissés et non noués entre eux. Une aubaine pour laisser passer l’air dans ce pays où le thermomètre reste généralement haut.
En effet, plus chaud qu’à Brasilia ou Buenos Aires, le climat de Mérida, plus grande ville du Yucatán, affiche 26.5 °C de température en moyenne sur toute l’année. C’est pratiquement cinq unités de plus qu’à Brasilia (21.9 °C) et environ neuf de plus que dans la capitale argentine (17.3 °C) selon la même source. Choisir de créer des hamacs avec de la maille à deux ou trois fils plutôt que quatre paraît de fait logique. En effet, plus le couchage dispose de fils, plus l’air passe au travers de la maille et plus le couchage reste frais. Ainsi, le hamac version mexicaine se révèle être un atout de taille face à la chaleur du Yucatán.
Les traditions autour du hamac mexicain
Le hamac sert encore de lits dans des milliers de foyers au Mexique. Mais dans ce pays de 129 millions d’habitants, c’est bien dans la péninsule du Yucatán, territoire occupé par un peu plus de 2 millions de personnes, que l’immense majorité de la population dort toutes les nuits dans un hamac. Peu importe la classe sociale ou le lieu de vie.
Selon une vieille coutume, fabriquer un hamac a toujours été un passe-temps. Alors pas question que l’activité soit vue comme une profession au Mexique. Et ce, même en dépit des métier(s) à tisser et hamac(s) en préparation ornant la plupart des maisons de la région, leur donnant ainsi un air d’ateliers.
Il est toutefois vrai que des entreprises spécialisées dans le hamac, souvent étrangères, emploient de plus en plus de Mexicaines pour leur savoir-faire. Et pour cause : tisser un hamac, c’est tout un art. Le lit d’appoint doit respecter des critères stricts, à commencer par son poids. Par exemple, d’après des coutumes locales, un bon hamac individuel doit peser environ 900 grammes pour être considéré comme bon. Il en va de même pour les couchages collectifs. Pour les hamacs matrimoniaux et familiaux, ils doivent respectivement avoisiner les 1,1 kg et 1,5 kg au moment de passer sur la balance. Si ce n’est pas le cas, le hamac est bon à jeter, faute de qualité… Leur confection demande donc un véritable travail d’orfèvre. Après tout, ce n’est pas pour rien si les hamacs mexicains sont considérés dans le monde entier comme les meilleurs.
Noé Kolanek