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14H53 - mardi 23 novembre 2021

Du féminisme au Matriacat politique

 

La femme est un « homme », au sens d’« être humain ». Il est vrai qu’« être humain » est plus clair et moins ambigu qu’« homme »; il est vrai aussi que la femme féministe traque tout ce qui, de la langue aux choses, pourrait la méconnaître, voire l’abaisser. Le Robert — dictionnaire qu’on devrait peut-être appeler La Roberte? — définit ainsi le féminisme : « Doctrine qui préconise l’égalité entre l’homme et la femme, et l’extension du rôle de la femme dans la société ».

Ce mouvement est légitime, légal, mais plus exigeant et ambitieux qu’il ne l’affirme. En effet, rappelons que l’égalité ne signifie pas l’identité. La femme peut donc être égale juridiquement à l’homme, tout en restant ontologiquement différente de l’être humain mâle ou masculin! Or, le féminisme tend à confondre l’égalité et l’identité au point d’affirmer que la femme peut non seulement faire aussi bien que les hommes, mais qu’elle est aussi un homme! Une telle affirmation confond ce qui était pourtant distingué sémantiquement : l’Homme et l’être humain.

Dans une telle affirmation, il est aisé de sentir monter un projet non affiché : celui selon lequel la femme doit occuper les plus hauts postes décisionnaires dans la société et qu’elles soient non seulement chef (fes) d’entreprise, mairesses, députées, sénatrices, mais surtout chef (fe) s des États (197 sur Terre). Lorsque tous les États de la planète Terre seront dirigés par des femmes, il semble que le féminisme ne sera plus un mouvement social et idéologique : il instaurera un matriarcat* qui inversera la situation actuelle des êtres humains féminins et des êtres humains masculins.

Reste à savoir deux choses :

1— Lorsqu’un Paquebot coulera et que règnera le Matriarcat, devra-t-on crier une nouvelle formule pour remplir les canots de sauvetage : « les hommes et les enfants d’abord!? »

2— Si une guerre se déclenche, devra-t-on envoyer exclusivement les femmes au combat (il y eut peu de femmes dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, — mais les féministes en parlent peu, alors qu’environ 10 millions de morts dans les tranchées étaient des mâles —, et laisser les hommes à la maison pour s’occuper de leurs enfants et travailler pour maintenir l’économie d’un pays?

Et là, des hommes comprennent qu’ils ont intérêt à aider ce féminisme radical qui veut le bien de la femme en écrasant le mâle. Simone de Beauvoir disait : « Personne n’est plus arrogant envers les femmes, plus agressif et méprisant qu’un homme inquiet pour sa virilité ». Que l’homme se taise, voire qu’il disparaisse ou qu’on le castre!

Moralité : Adieu Mademoiselle, adieu la galanterie, vive le Matriarcat politique postmoderne!

Comme aurait pu dire Michel Polnareff :

On ira tous au Paradis, [même les femmes!],

Toutes les bonnes sœurs et tous les voleurs…

Faut-il noter que l’homme se rapproche de plus en plus de la femme, en s’efféminant, notamment en pratiquant les salons de beauté, en se maquillant, etc? La montée de l’homosexualité masculine doit certainement un peu à la montée de ce matriarcat. Dans les sociétés du siècle prochain, il n’est pas absurde de penser que les mâles qui voudront progresser socialement devront imiter les femmes. Le chanteur de Queen, Freddie Mercury disait : « Tu peux être tout ce que tu veux être, transforme-toi simplement en tout ce que tu penses pouvoir être… »

 Emmanuel JAFFELIN, philosophe, écrivain, conférencier, auteur de Célébrations du Bonheur [Michel Lafon, 2021]

* Matriarcat : un régime juridique ou social dans lequel la femme joue un rôle politique prépondérant. En Inde, il est lié à la filiation utérine.