« Quand je suis arrivée à Paris, je me suis retrouvée devant des gens comme vous. J’étais alors heureuse de sentir dans la rue que je pouvais demander un taxi sans avoir la crainte qu’il refuse de me prendre. J’étais aussi heureuse de penser que si j’avais faim, je pouvais m’arrêter dans n’importe quel restaurant. Quand j’ai été malade, j’ai été si heureuse de penser qu’un médecin blanc et une infirmière blanche n’avaient pas honte de me toucher. Ils ont lutté pour ma vie, ici en France, et je leur en suis reconnaissante. Vous m’avez sauvée. Ici, je savais que je serais sauvée, que je pourrais vivre pour une cause, qui est la fraternité humaine. Je suis venue. Personne ne m’a dit “Noire”, personne ne me disait “Négresse”, mot qui me blessait terriblement. Petit à petit, toutes ces craintes sont parties. Je suis devenue une femme ayant confiance dans la vie, une femme élevée par la France, à laquelle je dois ma gratitude. J’ai été portée aux nues, je peux le dire. »
C’est Pascal Bruckner qui, à l’occasion d’un entretien accordé à Opinion Internationale, nous rappelle ces magnifiques paroles de Joséphine Baker, prononcées le 12 mai 1957, au congrès de la LICA (devenue plus tard la LICRA).
Relisons bien cette phrase de la grande Joséphine : « Quand j’ai été malade, j’ai été si heureuse de penser qu’un médecin blanc et une infirmière blanche n’avaient pas honte de me toucher. »
Or soixante quatre ans après, en France, on se croirait au Etats-Unis : des Français et des étrangers d’origine africaine consultent sur les réseaux sociaux des listes, totalement illégales, de médecins noirs ou maghrébins pour aller se faire soigner, convaincus, à force de propagande victimaire et indigéniste sur les réseaux sociaux, dans leurs quartiers et sous pression souvent religieuse, qu’ils ne doivent pas être soignés par des « Blancs », que la France les discrimine et leur veut du mal. La raison : les vrais héritiers de Joséphine Baker (les Rachel Khan entre autres) se taisent trop car ils sont aujourd’hui isolés par les racialistes, les indigénistes, les communautaristes noirs et maghrébins qui ont le vent en poupe et imposent leur loi immorale dans les esprits d’une génération selon nous presque déjà perdue pour la République.
Jamais Joséphine Baker n’aurait accepté de titrer en 2021 à la une de Jeune Afrique : « Les hommes noirs et arabes ne sont pas en sécurité en France ». Car c’est évidemment totalement faux. Et cette fake-news est d’Assa Traoré.
Pascal Bruckner, membre du comité pour la panthéonisation de Joséphine Baker, nous rappelle cette vérité historique : « La France n’a jamais pratiqué la ségrégation comme les États-Unis. ». En effet, les histoires des Etats-Unis et de la France ne peuvent se superposer : leur approche de la question raciale n’a rien à voir. Les confondre, c’est commettre un crime contre le vivre ensemble à la française ! Le mouvement Black lives matters ne nous concerne pas en France. Car, oui, les « Black lives », comme les white, les yellow, les brown, les pink, elles comptent en France !
Pascal Bruckner voit dans la cérémonie du 30 novembre l’occasion non pas seulement de rendre hommage à cette grande dame, mais aussi de rappeler aux indigénistes désireux de provoquer une « guerre des races » que ce pays prétendument si raciste a accueilli d’innombrables intellectuels, artistes ou musiciens afro-américains avant et après la guerre, faisant de Paris un haut lieu du jazz, qu’il est d’ailleurs resté. De nos jours, Omar Sy, Djamel Debbouze et bien d’autres sont des preuves vivantes de ces réussites françaises issues de la diversité dans les arts.
Mais puisque la couleur de peau est si importante, Joséphine rejoindra donc mardi prochain Alexandre Dumas et Félix Eboué parmi ces grands Français de couleurs au Panthéon.
La France n’est pas raciste, c’est pourquoi Joséphine a choisi la France
En termes de valeurs, Joséphine Baker est à l’opposé de ces Rokhaya Diallo, Assa Traoré et autres Danièle Obono : elles tentent pourtant depuis quelques semaines de récupérer la mémoire de l’artiste. Ces leader(e)s du racialisme devraient pourtant ne pas supporter que soit panthéonisée cette héroïne française. Elles doivent se dire, beaucoup par calcul, que la couleur de l’artiste excuse ses dérives pro-françaises et fait le jeu du « Noir » sur le « Blanc ». Car leurs écrits, leurs prises de position obsédées par la couleur de nos origines, leur double discours entre ce qu’elles disent sur les plateaux de télévision et leur propagande dans des réunions unisexes et communautaristes, nous font penser que leur France n’est pas la France qu’a chérie Joséphine Baker.
Blanc, noir, arabe, musulman, juif, chrétien, hindou… Tout dans la vie de Joséphine Baker va contre ces substantifs qui ne devraient jamais être que des adjectifs. Les racialistes et les indigénistes sont convaincus que les « noirs » et les « Arabes » (les seconds méprisent pourtant souvent les premiers que bon nombre de leurs ancêtres avaient réduits à l’esclavage) sont intrinsèquement et obligatoirement victimes des « blancs » en France. Or la fraternité républicaine à la française, elle, ne connaît ni race ni religion.
L’histoire l’a souvent montré : y a-t-il plus raciste, plus antisémite que les obsédés de la race, race qui d’un point de vue biologique ou physiologique n’existe évidemment pas. Il n’y a qu’une race humaine, et sa diversité s’exprime autrement que dans les obsessions des indigénistes. Dans les années 30, on sait où les obsédés de la race aryenne nous ont emmenés. Aujourd’hui les obsédés de la race noire, arabe ou musulmane veulent provoquer une guerre civile. Joséphine Baker aurait choisi son camp et aurait été dénoncée comme une traitre par ces ennemis de la France cosmopolite qui l’érigent aujourd’hui en héroïne de leur prétendue race noire !
Bien sûr, il y a du racisme en France, des discriminations excessives comme il y a des délinquants dans les populations issues de la diversité. Mais c’est surtout l’ascenseur social qu’il faut réparer, pas confiner les uns et les autres dans des territoires séparés.
Revenons à la grande, la belle, la dansante, la cosmopolite Joséphine, à cette femme qui a adopté onze enfants du monde entier : la grande majorité des Français, de toutes origines, couleurs et confessions, admirent l’artiste, la femme, la résistante. Il faut ici saluer Emmanuel Macron d’avoir ouvert les portes du Panthéon à cette Marianne française d’adoption (par mariage en 1937) et de coeur, qui a consacré son temps, son énergie, sa vie à défendre la France libre puis à lutter contre le racisme. La France lui rend hommage avec de nombreuses expositions.
Peu après son arrivée en France, en 1925, Joséphine Baker déclarera : « Un jour j’ai réalisé que j’habitais dans un pays où j’avais peur d’être noire. C’était un pays réservé aux Blancs. Il n’y avait pas de place pour les Noirs. J’étouffais aux États-Unis. […] Je me suis sentie libérée à Paris.
Mesdames Rokhaya Diallo et Assa Traoré, si vous avez de l’humour, un peu de sens de la dérision et de l’autodérision, plutôt que de victimiser en permanence les jeunes Français issus des vagues migratoires récentes, prenez exemple sur Joséphine Baker qui a fait des travers de son époque une force, avec sa “revue nègre” qui l’a rendue célèbre, avec son « popotin » qui doit choquer les ultra-féministes d’aujourd’hui. Ô Mesdames, cachez ce cul que je ne saurais voir ! Si Joséphine Baker avait créé la Revue nègre dans les années 2000, les indigénistes de votre calibre l’auriez démolie comme traitre à la cause noire. D’ailleurs, vos consorts se sont attaqués récemment à un autre trait d’humour avec le carnaval de Dunkerque qui se moquait des noirs comme des juifs. Mais l’humour, degré ultime de civilisation, valeur en forte baisse, n’est pas donné à tout le monde.
Joséphine, nous vous aimons. Votre vie, c’est un peu la sentence finale de Nietzsche dans « Ecce homo » : « m’a-t-on compris ? Dionysos contre le Crucifié ».
La panthéonisation de Joséphine Baker envoie un message très fort : la France, avec et malgré son passé colonial, n’est pas un pays raciste et la couleur de peau n’y est l’obsession que de quelques illuminés d’extrême-droite et à gauche des racialistes wokistes aujourd’hui bien plus nombreux parmi les élites, l’université et la jeunesse françaises. Joséphine Baker au Panthéon, c’est une gifle pour ces indigénistes qui veulent enfermer les « noirs » et les « Arabes » dans leur condition de descendants d’esclaves et de victimes expiatoires de la société française.
Jeunesse française noire et arabe, puisque c’est de vous dont nous parlons, prenez exemple sur Joséphine Baker et détournez-vous de ces influenceuses qui vous éloignent de vous-mêmes, ne suivez pas l’exemple de ces racistes déguisés en anti-racistes, en définitive, que Joséphine Baker aurait démasqués comme la grande résistante le fit avec les collabos de la période nazie.
Michel Taube