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06H55 - jeudi 2 décembre 2021

Proche de Napoléon, le général Gudin enfin enterré aux Invalides. Un livre revient sur « l’expédition » qui a permis de rectifier un raté de l’histoire.

 

Près de 210 ans après sa mort sur le champ de bataille russe, la dépouille du général Gudin sera transférée dans la nécropole militaire des Invalides ce 2 décembre 2021, à Paris, lors d’une cérémonie nationale. Un livre lui rend hommage.

 

Le général Gudin va enfin rejoindre son empereur. Ce jeudi 2 décembre, la dépouille du Montargois Charles-Etienne Gudin sera inhumée aux Invalides, nécropole militaire dans laquelle repose notamment Napoléon Ier. En qualité de ministre déléguée aux Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq présidera les honneurs républicains qui accompagneront la mise en terre.

Le choix du jour d’enterrement corrobore la symbolique forte dans l’histoire napoléonienne. Déjà un 2 décembre, en 1804 cette fois, Napoléon Ier avait été sacré empereur à Notre-Dame-de-Paris puis, pile un an plus tard, il terrassait ses adversaires à Austerlitz et signait ainsi l’un de ses plus célèbres succès. Retenir un 2 décembre comme date d’inhumation paraissait de fait évident du côté de Geneviève Darrieussecq :

« Très proche de Napoléon 1er »

Né en 1768 à Montargis, Charles Étienne Gudin de la Sablonnière était un « fidèle de Napoléon mort après la prise de Smolensk par la Grande armée [napoléonienne] », indique également le document qui relate de surcroît la biographie du militaire.

L’œuvre explique que durant la campagne de Russie de 1812, le soldat subira un tir de boulet de canon lors d’une bataille à 20 kilomètres de Smolensk. Amputé de la jambe gauche, le quadragénaire succombera de ses blessures trois jours plus tard, le 22 août 1812.

 

Le corps découvert par un Français

En juillet 2019, le cercueil du Général a été sorti de terre dans la ville russe de Smolensk, à 70 kilomètres de la Biélorussie, grâce aux travaux de fouilles menés par le Français Pierre Malinowski, président de la Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes. Peu après sa découverte, les autorités russes et françaises se sont entendues sur une date commune de rapatriement : le 5 mai 2021 – à l’occasion du bicentenaire de la mort de l’empereur. Mais la pandémie de Covid-19 a freiné le processus.

 

A la recherche du tombeau

En collaboration avec l’historienne Anne Pouget, Pierre Malinowski a rédigé le livre A la recherche du tombeau retraçant l’expédition archéologique. À ce récit s’ajoutent de surcroît les difficultés relatives à la fouille. Jusqu’au moment de sa découverte, « les historiens ignoraient [en effet] le lieu exact » où reposait le Général selon le communiqué de presse de Cherche midi, l’éditeur du livre.

Né en 1987 dans la Marne, haut lieu de batailles de la Première Guerre mondiale, Pierre Malinowski consacre sa vie à rechercher les dépouilles de soldats engagés dans les conflits qui ont meurtri l’Europe.

Par l’intermédiaire de son œuvre A la recherche du tombeau, il livre avec une vraie passion le récit de l’expédition archéologique mené tambour battant. Le livre offre beaucoup de détails sur les difficultés et les succès de ce type de fouilles où se mêlent recherches historiques minutieuses, intuition, persévérance et diplomatie.

L’ouvrage se décompose en trois parties. Une première est évidemment consacrée à la recherche du tombeau en tant que tel. Puis une deuxième s’adonne à la biographique du Général d’empire Gudin. Elle permet d’expliquer en quoi l’ami de collège de Napoléon Ier  a eu une place importante à la fois dans le cadre des campagnes menées par le conquérant en Russie et l’enfance du futur empereur.

La partie finale, constituée d’annexes, éclaire de façon originale le contexte des fouilles et de la vie de ce Général d’Empire.

 

Plusieurs lieux d’inhumation possibles

Si son descendant Albéric d’Orléans jugeait déjà en 2019 « légitime » d’opter pour « une cérémonie aux Invalides », étant donné « son rang et ses états de service », d’autres choix demeuraient possibles.

Le Père Lachaise représentait une première option envisageable, le cœur du défunt ayant été retrouvé et inhumé au côté de sa femme. Une autre solution plausible pour sa famille était d’enterrer le Général avec ses proches, dans le caveau de Saint-Maurice sur Aveyron (Loiret). Mais ce sont finalement les Invalides qui ont été choisis pour honorer le Français après plus de 200 ans passés en terre russe.

 

Noé Kolanek

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