Le château d’Amboise a été particulièrement touché par les différentes transformations et destructions. Il ne reste à peine qu’un tiers des bâtiments d’origine, mais suffisamment pour se rendre compte de sa grandeur. En s’y promenant, on peut voir la Chambre d’Orléans qui abrite un lit-bateau de style Empire et un berceau. Volontairement conçu pour n’être vus que d’un seul côté, les lits de l’époque Empire ne sont généralement décorés que sur la face avant.
Ferdinand-Philippe, duc d’Orléans (1810-1842) est le fils ainé du roi Louis-Philippe, roi des Français, Prince héritier à la brillante carrière militaire, il jouit d’une certaine popularité auprès de l’opinion publique française.
Il séjourne à Amboise avec son épouse Hélène et leur premier enfant, futur comte de Paris. Le goût éclectique de la famille d’Orléans est visible notamment dans la chambre et le salon de musique. De la même façon, au niveau politique, la position de Louis-Philippe fait le grand écart entre les différents courants, parfois antagonistes : légitimistes attachés à la branche aînée de la famille royale, orléanistes soutenant les principes d’une monarchie parlementaires, bonapartistes partisans de l’Empire et enfin les républicains.
Sa volonté de s’inscrire dans la continuité historique de la France est visible dans les choix décoratifs des demeures des Orléans, par les références aux figures populaires de l’Ancien Régime (Saint Louis, Jeanne d’Arc, François Ier, Henri IV), à la Révolution (drapeau tricolore) et à la grandeur du Ier Empire (restauration de la colonne Vendôme).
Sa mort accidentelle à 32 ans prive la monarchie de Juillet d’un soutien certain.
Deborah Rudetzki