Le candidat polémiste Zemmour n’a plus le choix.
Marginalisé de plus en plus dans les sondages, en chute en quatrième position, loin derrière Macron, distancé par Pécresse et même par Le Pen, il est presque à égalité avec son ami de trente ans, Jean Luc Mélenchon, demi-finaliste avec lui du concours de celui qui placera le plus de citations à la minute.
Pour rebondir, il a choisi de sortir du lourd : et pan sur les enfants handicapés, qu’il faudrait ne plus accueillir dans les mêmes salles de classe que les enfants sans handicap ! Puisque nous fêtons Molière, cachons ces handicaps que je ne saurais voir !
Alors que depuis 50 ans, progressivement, et malheureusement trop lentement, partout, dans les écoles, dans les entreprises, dans les transports en commun, tout est fait pour faciliter la vie des personnes handicapées, Zemmour veut revenir en arrière. Après tout, c’est le propre d’un réactionnaire !
Depuis Antoine de Saint Exupéry, en France et dans le Monde, chacun sait que « si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ». Pas Zemmour, cette citation-là, il la met au pilori. Zemmour préfère s’appauvrir que de bénéficier des différences. Et en tant que candidat à la magistrature suprême, c’est la France qu’il souhaite appauvrir !
Mais comment Zemmour a-t-il pu penser que cette attaque au bazooka pouvait lui faire gagner des voix ? Sa compagne et conseillère a-t-elle concocté ce « punchline » indigne, nauséabonde juste pour qu’on reparle de lui, pour faire le buzz ? Critiquez, critiquez, il en restera toujours quelque chose !
Les enfants ne votent pas, mais attention, leurs parents, leurs amis, les gens de bon sens eux s’en souviendront avant de glisser un bulletin dans l’urne !
Zemmour cherche-t-il à faire passer Le Pen père et fille pour de doux humanistes ? Comment peut-il, à présent, appeler les maires de France et solliciter leur parrainage ? Les maires ont en charge les écoles. Devront-ils dire à leurs électeurs qu’ils n’accueilleront plus les enfants handicapés ?
Et où s’arrête le handicap ? Ne peut-on partager les bancs de l’école parce qu’on est en fauteuil roulant, parce qu’on est malvoyant, malentendant, parce qu’on a de grosses lunettes, une béquille, les cheveux bouclés, en surpoids, diabétique, atteint d’un cancer, une peau trop noire, une peau trop blanche, un nom difficile à prononcer, un nom de truand, parce qu’on est bossu, boiteux, à moitié chauve, superstitieux, petite et grosse, grand et maigre, mauvais en calcul, analphabète, avec une carte génétique imparfaite ? où s’arrête le handicap et qui décide ? À la poubelle l’École du Vivre-ensemble, creuset de la Nation !
Pour éviter ces situations de handicap, faut-il dépister les fœtus et sur quelles tares ? Faut-il procéder à des avortements thérapeutiques décidés par l’État ? La politique de Zemmour est-elle basée sur l’eugénisme, veut-elle sélectionner les individus d’une population en se basant sur leur patrimoine génétique et éliminer les individus n’entrant pas dans un cadre de sélection prédéfini. Avez Zemmour, c’est Mengele au Panthéon ?
En lançant cette attaque honteuse, Zemmour va empêcher de nombreux maires de lui apporter leur parrainage. Et c’est peut-être ce qu’il recherche. Il criera au scandale démocratique, mais quand on est incapable de convaincre simplement 500 maires des Territoires qui font notre Pays, comment peut-on prétendre à l’investiture suprême ? Ne pas obtenir les parrainages lui permettra de sortir en beauté de la compétition et revendiquer les votes des abstentionnistes.
Décidément Zemmour a raison de choisir Pétain plutôt que de Gaulle, Poutine plutôt que Van der Leyen, les nazis, les fascistes de droite comme de gauche plutôt que le camp des humanistes. Il finira comme eux, dans les poubelles de l’Histoire.
Patrick Pilcer
Président de Pilcer & Associés, également conseiller et expert sur les marchés financiers