Macron, c’est Hollande au carré : M = H². Hollande passait son temps à se confier à des journalistes, Macron dit en direct ce qu’il croit utile de dire. Mais les deux ont en commun une même logique intrusive dans la vie des Français, et s’invitent dans les sphères de leurs libertés. Tous deux – est-il utile de le rappeler ? – proviennent du parti socialiste.
Ainsi, Hollande décrivant devant deux journalistes accrédités à l’Élysée, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, l’administration judiciaire : « cette institution, qui est une institution de lâcheté (…) parce que c’est quand même ça, tous les procureurs, ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux (…) ». Hollande savait de quoi il parlait, pour avoir tant instrumentalisé cette autorité prétendument indépendante. Sarkozy et une part des chefs des Républicains l’ont appris à leurs dépens, s’ils ne le savaient pas.
Macron menace en direct les Français. Car, quand on se donne le temps du recul, on comprend bien que ce ne sont pas seulement les non-vaccinés que le candidat sortant souhaite persécuter, mais une mainmise sur l’ensemble de la population qu’il entend instaurer, et appesantir. Les « conseils de défense sanitaire », ces conciliabules secrets, constituent la face émergée d’un édifice clandestin se fondant sur une logique du pouvoir que l’ex-Jupiter (2017-2018) avait proclamé. La verticale du pouvoir n’était freinée par… rien. Les mises en examen tombaient comme des ardoises sur Bayrou, Ferrand et les autres, rien n’arrêtait la concentration de l’Exécutif.
Cette tentation absolutiste, qui ne date pas d’hier, était tempérée avant Hollande par la conscience du chef de l’État. « Jusqu’ici, mais pas plus loin » : Charles de Gaulle aimait trop la France pour ne pas lui faire la cour, quand elle se refusait à lui (par exemple, dans l’entre-deux-tours des présidentielles de 1965). Mais l’ancien collégien d’Amiens n’appartient pas à la lignée des Charles de Gaulle et des vrais chefs d’État. Il est le fils de Hollande, et son vocabulaire, du hollandais exprimé en hollandais. « En même temps », ce n’est… rien. J’avance, je recule… et je frappe toutes les têtes qui dépassent. Demandez à Édouard Philippe…
On prétend que le candidat bénéficierait du souhait d’un Français sur quatre de le voir reconduit. Prenons ici le pari que dès sa déclaration, le candidat sortant perdra immédiatement une demi-dizaine de points. Redevenu un citoyen candidat, il devra justifier la liste impressionnante de manquements aux us, règles et coutumes de la République. Sans parler d’un vocabulaire de charretier. Mais il y a encore plus grave. Avoir, à l’étranger, mené sans aucun gain visible cette politique hallucinante et masochiste d’auto-flagellation, pour servir à ses compatriotes un brouet d’aigreur et d’amertume, dès son retour sur le sol national, voilà qui va être difficile… Et le jeu qui va être mené est si gros qu’il se voit déjà à l’œil nu : je suis encore le président, ne me parlez pas sur ce ton !
Mais quand l’avez-vous été ? Le seul mouvement d’autorité aura été de s’opposer frontalement aux blouses blanches au printemps dernier lorsque nombre d’entre elles émettaient le souhait d’un nouveau confinement. On entendait alors le retournement de M. face au… « complot des blouses blanches ». En cinq ans, à l’exception d’avoir couvert les plus grosses bévues, celles d’Agnès Buzyn à Alexis Köhler, on ne voit vraiment pas ce qui a été fait, si ce n’est un alignement d’un piètre second sur Berlin, mettant en péril notre amitié – débutée avec intelligence par la IIIème République, reprise par Charles de Gaulle – avec la Russie.
L’État macronien tourmente les Français, il s’invite au quotidien dans leur espace privé, impose des règles, les modifie, puis revient souvent au point de départ. Quant à l’intendance, elle ne suit pas. L’État est devenu une usine à papier, mais pas une usine textile, les draps manquant dans certains hôpitaux…
Il y a des décennies, le psychiatre américain Harold Searles publiait « L’Effort pour rendre l’autre fou ». Le management macronien à l’égard des Français – puisque Hollande, « l’ennemi de la finance » ( ! ), nous a donné pour héritier un sous-directeur de banque – « manage » les Français en foulant allègrement des règles – ne parlons même pas de droit ! – à l’origine directe de cette Covid mentale. Combien de fois n’ai-je entendu ces derniers mois des relations, des amis, me dirent qu’ils ne savaient plus quoi penser… La période est si dure ! Il n’y a pourtant qu’un mot à réapprendre : non. Pas lui ! Et plus cela !
Jean-Philippe de Garate