Alors que les carnets de commandes sont pleins, avec une hausse prévue de l’activité de 4.3 % en 2022 selon la Fédération française du bâtiment (FFB), le secteur rencontre un important problème de recrutement.
Face à ce constat, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle (54) Alban Vibrac tient un propos raisonné : « Le grand public doit redonner aux métiers manuels leurs lettres de noblesse ». Afin d’y parvenir, le numéro 1 du BTP 54 émet le vœu que le futur président de la République puisse trouver un moyen de séduire la jeune génération en amont de leur engagement dans le bâtiment.
« Il faut revoir notre système éducatif. J’ai rencontré des stagiaires dans le BTP la semaine dernière, et j’ai ressenti de la désolation. Non pour ces jeunes, mais plutôt l’école qui a décidé de les orienter dans le bâtiment sans les laisser choisir, car ils ont soi-disant un problème [avec l’Éducation nationale]. »
« Revaloriser le travail »
Réaliste, Alban Vibrac concède toutefois que « les professions de [son] secteur restent pénibles ». Même si des campagnes de communication tentent désormais d’en modifier l’image.
[Campagne]🚀Découvrez la campagne de communication pilotée par le CCCA-BTP, « La Construction. Demain s’invente avec nous », pour les jeunes, afin de leur faire découvrir les métiers du #BTP et les atouts du secteur de la #construction.
➕d'infos ➡️ https://t.co/Hn4DWy2ZsI pic.twitter.com/OtjeZCjGhT
— CCCA-BTP (@3CABTP) December 13, 2021
« L’armée réussit à très bien communiquer sur son métier. Les publicités diffusées pour s’engager résonnent. Pourquoi pas nous ? Comme eux, nos métiers ne sont pas des professions de forçat, mais de cœur. On construit à la fois des bâtiments et notre passion », argue avec conviction Alban Vibrac.
Il sait que les métiers manuels, dont il représente le secteur depuis bientôt trois ans dans le département, perdent en dangerosité. Au bénéfice de la sûreté, car les accidents de travail sont en chute libre. « De la sûreté financière aussi, puisque nous gagnons bien notre vie, commente ce menuisier de formation, aujourd’hui à la tête de treize entreprises. C’est pourquoi je souhaite que les points forts du secteur soient davantage reconnus lors du quinquennat à venir ».
Noé Kolanek