Sur les bancs de l’école comme plus tard, Kader Boudaoud a tristement observé, en étant élève, puis surveillant scolaire, jusqu’à devenir journaliste, l’inégalité des chances persister dans les écoles.
Désormais rédacteur en chef adjoint du journal de Toulon pour France 3, le Varois Kader Boudaoud a, pendant plus de vingt ans, commenté Coupes du Monde de football, championnats d’Europe ou encore Olympiades pour France 2. Mais si l’iconique commentateur a autrefois été « un enfant de la balle », c’est aussi parce qu’il s’est donné les moyens de profiter de ressources dont « devraient bénéficier tous les élèves ».
Fils d’immigrés, Kader Boudaoud a passé une partie de sa scolarité à Brignoles (83), village dont il est natif. Il estime que sans « une école tenue à bout de bras par des professeurs passionnés », jamais le Kader Boudaoud enfant se serait instruit, « au point de s’émanciper » de sa situation de départ.
Cette élévation sociale demeure toutefois rare. D’après lui, changer la donne ne se réalisera cependant pas tant « qu’on ne procurera pas les moyens aux professeurs dévoués » de multiplier les cas similaires au sien : « J’ai eu énormément de chance et j’espère que le prochain(e) président(e) contribuera à ce que l’Éducation nationale se concentre davantage sur les quartiers difficiles ».
Une vision enrichie par son expérience de surveillant scolaire
Outre sa vision d’élève, le journaliste a aussi nourri son parcours d’un deuxième passage dans les cours d’école. Cette fois-ci en tant que surveillant scolaire :
« J’ai davantage pu me rendre compte des inégalités dans le milieu scolaire qui commencent dès la primaire. De mon côté, la chance m’a toujours souri. Mes professeurs m’ont fait part de leur savoir sans faire de différence avec les autres élèves en raison de mon statut social ou de mon origine ethnique. Néanmoins, si j’avais peut-être grandi dans des quartiers difficiles, à Argenteuil ou à Aulnay-sous-Bois, ou en compagnie d’un corps enseignant moins acharné, je n’aurai peut-être pas bénéficié des mêmes opportunités », souligne celui dont la famille est originaire d’Algérie, regrettant un manque évident d’égalité des chances.
Noé Kolanek