Plusieurs sources (dont l’AFP et RFI) rapportent l’arrestation par des militaires de Roch Marc Christian Kaboré, président de la République du Burkina-Faso, démocratiquement réélu pour un second mandat en 2020. Des soldats se sont positionnés devant la RTB, Radio Télévision publique à Ouagadougou. Le chef de l’État serait détenu dans un camp militaire de la capitale. Il avait été élu une première fois fin 2015, à la suite de la chute de Blaise Compaoré, déposé par le peuple en 2014.
Mécontentement social du peuple, forte recrudescence des attentats islamistes ces derniers mois, mutineries dans de nombreuses casernes de la capitale ce week-end, le Burkina-Faso plongerait-il dans l’aventure ? Est-ce l’effet domino après le Mali et la Guinée ces dernières années ?
Qui est derrière ce coup de force ? Mondafrique écrit ce matin : « le nouvel homme fort du Burkina est un lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, auteur d’un livre intitulé : “Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ?” publié aux éditions des trois colonnes. officier supérieur d’infanterie dans les Forces armées burkinabè. Diplômé de l’école militaire de Paris, il est titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris, donc élève du criminologue Alain Bauer ».
Ce coup de force ne risque-t-il pas d’être le coup de grâce au dispositif militaire du G5 Sahel et à l’opération Barkhane. La France, préoccupée par la campagne de l’élection présidentielle, sera-t-elle en mesure d’y rester longtemps ?
Comment vont réagir la Cedeao, l’Uemoa et… la France, en pleine campagne présidentielle ? Samedi est mort un nouveau soldat français au Mali [voir notre encadré] !
L’Afrique, pleine de promesses et de talents, n’en a pas fini avec ses démons !
Alain Dupouy et Michel Taube
Un 53ème soldat français tué au Mali
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Le maintien de la présence militaire française au Sahel sera-t-il un enjeu de l’élection présidentielle ? La France pourra-t-elle seulement y rester jusqu’à fin avril devant l’hostilité de la junte au pouvoir au Mali ?
La mort du brigadier Alexandre Martin hier à Goha, qui porte à 53 le nombre de soldats français morts au Sahel depuis 2013, fait craindre le redoublement d’attaques djihadistes en cette période électorale, tant les adversaires de la France sur place auraient intérêt à envenimer les choses ?
Cette attaque a été portée contre la plus grande base militaire française de la région par des cellules djihadistes de mieux en mieux organisées et équipées. Elle intervient dans un contexte d’hostilité croissante de l’opinion publique et des gouvernants à Bamako contre la présence française. Le retrait partiel et la réorganisation de l’opération Barkhane, annoncée à la hâte et sans concertation par Emmanuel Macron en mars 2021, n’ont pas aidé l’action des militaires français.
Pour l’heure, hommage aux soldats français morts pour la France, morts pour la liberté de peuples africains qui nous avaient appelés au secours en 2013 contre la terreur islamiste.
MT