Depuis le 2 février, l’obligation du masque en extérieur est levée. C’est aussi la fin du télétravail obligatoire et des jauges dans les stades et salles de concert. Pourtant, il y a à peine une semaine, le pass vaccinal devenait obligatoire. Les messages de prévention sont de fait complètement brouillés.
On a comme l’impression de vivre des histoires sans fin, où ce gouvernement a encore et toujours une guerre de retard. Sur le masque, inutile, compliqué à mettre, puis indispensable, obligatoire. Comme sur tout dans cette crise contre la covid-19.
N’aurait-on pas dû surtout rendre le vaccin obligatoire (sauf pour les rares cas d’intolérance bien sûr) depuis septembre, ne pas mollir, savoir décider et trancher, et passer dès la fin de l’été au pass vaccinal ?
À attendre fin janvier pour adopter le pass vaccinal, sans rendre pour autant le vaccin obligatoire, le gouvernement a pris le risque de casser la dynamique de la vaccination, pourtant indispensable. L’urgence sanitaire n’apparait plus. Et ce gouvernement prend aussi le risque de la confusion des genres. Le timing de ces décisions est-il lié aux dates des prochaines élections présidentielles et législatives, et aux nécessités de faire campagne et tenir des meetings ?
Par chance, les nouveaux variants comme omicron semblent bien moins mortels. Le gouvernement pourra dire lors de la prochaine campagne qu’il a gagné la guerre contre le virus. Or, il n’a rien gagné du tout, c’est le virus qui gagne en infectant toujours plus d’humains, et certains plusieurs fois. Le virus n’a aucun intérêt à tuer, juste à infecter le plus possible.
Quelle erreur d’ailleurs d’avoir parlé de guerre contre le virus ! Fait-on la guerre au cancer qui tue bien plus de gens ? a-t-on investi autant d’argent pour un vaccin contre les cancers, pour faire en sorte que les traitements d’après-demain puissent sortir dès demain, pour des médicaments contre le diabète, contre les maladies cardio-vasculaires ? Malheureusement non, ou pas encore, attendons le prochain quinquennat. Et je n’oublie pas les investissements massifs, mais nécessaires sur l’autonomie, sur le maintien des personnes âgées à domicile, sur les établissements de fin de vie, l’actualité nous le rappelle cruellement. Je n’oublie pas les investissements massifs pour moderniser notre système de santé au sens large, pour former plus de médecins et de personnels soignants en France, pour mieux les rémunérer, en cassant le carcan administratif mis en place dans nos hôpitaux, en dégraissant le mammouth.
Surtout, au moment où les bruits de bottes se vont de plus en plus entendre au Dombass, autour de l’Ukraine, mais aussi autour de Taiwan, au Mali, au Burkina Faso, que dira ce gouvernement si la guerre éclate vraiment ? Il n’y aura pas de Pfizer, de BioNtech ou de Moderna pour sauver la face du gouvernement et pour lutter contre le virus de la folie des hommes !
Patrick Pilcer