« C’était mieux avant ! » pourrait être le leitmotiv, la rengaine de beaucoup de candidats à la prochaine élection présidentielle. Bien sûr les deux candidats d’extrême droite sont depuis longtemps nostalgiques de la France de Vichy et de Drumont, voire de l’Ancien Régime et de la monarchie, quand ce n’est pas de Clovis et Vercingétorix. Les Verts sont nostalgiques de Woodstock, des hippies, surtout de l’époque avant l’utilisation des énergies fossiles. Le Parti Communiste et les Insoumis sont nostalgiques de Marx, de la Révolution Bolchevique, de l’économie faite d’entreprises avec des ouvriers, des travailleurs manuels face aux patrons de droit divin. Le Parti Socialiste est nostalgique de mai 68, de Mitterrand, des grands combats du Front Populaire voire de la Commune.
Face à ces nostalgiques, seuls Valérie Pécresse et Emmanuel Macron utilisent le mot de Progrès ! Seuls Valérie Pécresse et Emmanuel Macron assument leur espérance et leur foi dans le Progrès, que ce progrès soit scientifique ou social.
D’un côté les réactionnaires, pour qui c’était mieux avant, de l’autre les progressistes qui souhaitent poursuivre l’amélioration, le perfectionnement du monde qui nous entoure.
La nostalgie, l’attitude réactionnaire, c’est la facilité. On est tous nostalgique de quelque chose, de notre enfance ou de nos 20 ans. Après tout, nous tous, si nous fermons les yeux et évitons les miroirs, dans nos têtes, nous pensons tous avoir encore 20 ans. Mais la réalité est là, le miroir nous fait face ! Il est vrai que pour certains, c’était mieux avant, pour le roi et sa cour, pour les gens bien portants et bien nés, au bon endroit. Mais pour l’immense majorité des autres ? Oublie-t-on la très forte mortalité infantile, les femmes qui mouraient en donnant naissance ou en essayant d’avorter, le typhus, la peste, la lèpre, la tuberculose, la polio, la rougeole, la varicelle, la variole, le sida ?
Ces nostalgiques se plaignent de l’augmentation des inégalités. Pourtant, plutôt que d’accabler les gens qui s’enrichissent le plus souvent par leur intelligence (Zuckerberg, Besos, Gates, Buffet, mais aussi Arnault, Drahi, Naouri, Niel et heureusement tant d’autres partis de rien, d’une idée et ayant bâti des empires), ces nostalgiques devraient se féliciter de la baisse de la pauvreté, et pas que dans nos pays dits avancés, dans le monde ! Il faut arrêter de déshabiller Paul pour habiller Pierre, comme de lorgner dans l’assiette du voisin !
L‘attitude progressiste, la recherche de l’amélioration de l’Homme et de l’humanité, c’est la voie de l’effort, c’est souvent Sisyphe poussant sa pierre, mais n’oublions pas Camus, il faut imaginer Sisyphe heureux ! C’est un chemin de petits pas, sans peur de faire un pas de côté si besoin, sans peur d’enjamber quand il le faut, d’atteindre le prochain palier, le nouveau saut technologique.
La France est partagée, 50 / 50, comme du temps Droite / Gauche, entre nostalgiques et progressistes. Les Progressistes sont encore séparés entre Macron et Pécresse, mais après cette élection, et surtout avec les législatives, ce camp a vocation à n’en faire qu’un. Quelles différences, en allant au fond des choses, entre Darmanin et Ciotti, entre Lemaire et Barnier, entre Edouard Philippe et Xavier Bertrand, comme entre Macron et Pécresse ? Le style, la faculté à bien s’entourer, à éviter les gens qui font le coup de poing en marge de manifestation et se prennent pour des policiers, les gens qui ne savent pas mettre un simple masque, les gens qui entament « une improbable carrière de cinéaste » et sont obligés de quitter une campagne municipale, la façon de gouverner, de prendre en compte la diversité des Territoires, d’incarner l’ordre républicain, la laïcité, de soutenir les forces de l’ordre, d’aider les magistrats, de former mieux à l’école primaire, aux collèges, aux Lycées comme à tout âge, de dépenser moins et mieux pour améliorer le fonctionnement de notre Etat ?
Bien sûr, d’où mon choix de soutenir Valérie Pécresse, mais le vrai combat, aujourd’hui, est entre les « réacs » et les progressistes, et il faudra rassembler les progressistes le moment venu !
Patrick Pilcer