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18H30 - vendredi 11 février 2022

Face à la pollution plastique, le tourisme océanique se recycle en économie bleue

 

Imaginée lors d’un sommet par l’Union européenne en 2012, l’économie bleue s’est imposée en solution d’avenir pour toute l’institution en l’espace d’une décennie. Et même au-delà. Au One ocean summit, nations africaine et sud-américaine vantent ses bienfaits sur la pollution plastique en milieu marin.

Alors que l’économie bleue suppose le développement d’une économie en mer sans épuiser les ressources maritimes, les personnalités invitées au One ocean summit sont passées de la supposition à l’affirmation. Lors d’un atelier, mercredi 9 février, le Ministre colombien Ricardo Galindo Bueno et l’ambassadrice du Kenya en France Judi Wakhungu Egh ont successivement fait part de la contribution de l’économie bleue dans la santé de leur pays.

 

60 % de la pollution marine provient du plastique à usage unique

Si la surpêche vide les fonds marins de ses poissons, nul doute que le plastique déversé dans l’océan accélère graduellement le phénomène. Pratiquement dans le même temps où l’ONG vouée à la protection de l’environnement WWF a argué, mardi 8 février, que « les plastiques à usage unique constituent désormais plus de 60 % de la pollution marine », la diplomate a fièrement assuré que le Kenya en interdisait l’usage depuis 2017. Soit quelques mois à peine l’introduction en France de la loi n°992, de 2015, relative à la lutte contre les plastiques.

« Accomplir l’initiative que je portais pour le Kenya n’a pas été facile. Mais la raison évidente de cette décision l’a emportée sur le reste. La pollution plastique contaminait en effet énormément de nos points d’eau. Dont des aires maritimes protégées. Je devais prendre cette décision malgré les risques politiques », développe l’ancienne secrétaire du Cabinet pour l’environnement et les ressources naturelles kényan au One ocean summit.

 

Un lien de causalité entre tourisme et pollution marine

Pour justifier cette prise de conscience, la numéro 1 de l’OMT, l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies, Zoritsa Urosevic a insisté sur la place du tourisme océanique durant tout l’atelier. « Avant la pandémie, en 2019, 750 millions de touristes internationaux choisissaient de se rendre dans un pays côtier ». Or, ce surtourisme engendre dans le même temps une pollution maritime accrue. La Chine et la Thaïlande, respectivement 4e et 10e pays les plus touristiques en 2018 pour les étrangers, font tous les deux partie des plus gros pollueurs marins. En tête du classement : Pékin, avec 3,53 millions de déchets plastiques marins, non loin derrière Bankgog, septième.

Un lien de causalité que le vice-Ministre du tourisme colombien veut à tout prix éviter. Dans l’objectif de devenir « une destination phare du tourisme durable », le deuxième pays le plus riche au monde en biodiversité a introduit des lois environnementales en 2020. Elles agissent « en faveur d’une économie bleue et de la réprobation des actes anti-écolo », avance Ricardo Galindo Bueno. Non seulement la notion juridique de « crimes contre l’humanité » a été intégrée au droit colombien, mais « une économie plastique circulaire », s’incorpore peu à peu dans sa branche touristique. En parallèle, « les déchets plastiques sont revalorisés », complète le numéro 2 du ministère du tourisme. Toujours dans le but de pérenniser la biodiversité du territoire, « atout premier de la Colombie dans le tourisme à long-terme ».

Les touristes sont désormais prévenus : « Ne pensez pas que nous vous accepterons avec des sacs en plastique parmi vos bagages », garantit fermement Judi Wakhungu Egh, avant de boire une gorgée d’eau. Dans sa gourde réutilisable, bien évidemment.

 

Noé Kolanek

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