Un sondage Ifop publié par Femme Actuelle laisse songeur : les femmes, en tout cas celles qui ont répondu à cette enquête, priorisent presque autant que les hommes les questions d’autorité et d’identité. Comme la majorité des Français, leurs idées politiques sont clairement à droite, et même majoritairement proches de celles de Marine Le Pen et plus encore d’Éric Zemmour, lequel souffre pourtant d’un déficit de voix féminines dans les sondages.
La France, ce n’est pas les Etats-Unis mais nous avons notre Obama national. Notre rock star s’appelle Macron ! Les voix (et voies) du cœur primeraient celles de l’esprit et de la raison ? Car selon toutes les enquêtes d’opinion publiées jusqu’alors, le cœur des femmes bat fort pour le beau Manu, et son regard bleu de séducteur. Les pseudos féministes (parce qu’elles détestent les hommes, sauf « déconstruits », comme pour la woke Sandrine Rousseau) considéreront que ce propos est sexiste, et que la séduction est la traduction masculine de la goujaterie. Pauvres déconstruites !
Faut-il jouer les psychanalystes pour expliquer ce paradoxe ? Par rapport aux autres candidats, on constate bien un déficit de votes féminins pour Éric Zemmour, et un excédent pour Emmanuel Macron. L’élection présidentielle est si personnalisée que les idées n’ont jamais fait l’élu, même par défaut, comme avec François Hollande en 2012, année où le rejet du sortant Nicolas Sarkozy l’avait largement emporté sur l’adhésion aux idées ou au charisme de son successeur. Le charisme, précisément, au-delà de la séduction, et l’art de la tirade, sont les grands atouts d’Emmanuel Macron. Beau mec, beau parleur.
Reste une énigme : les femmes ne seraient-elles pas attirées par un homme, quitte à ce qu’il fût machiste, qui fait de l’ordre, de la sécurité, de la famille son étendard ? Nous nous sommes toujours demandé pourquoi les femmes américaines avaient été si nombreuses à voter pour le mysogyne et sexiste goujat Donald Trump. Les féministes de tous poils devraient y réfléchir…
Selon le sondage Ifop pour Femme Actuelle, elles sont 70 % à vouloir réserver le versement d’allocations familiales aux Européens et presque autant (69 %) à vouloir priver les étrangers de toute prestation sociale durant les cinq premières années de leur séjour régulier en France.
Si Valérie Pécresse ou Marine Le Pen comptaient sur un raz de marée féminin en leur faveur, elles risquent fort de boire la tasse. Les Françaises espèrent un homme fort à la tête du pays, homme au sens humanoïde, qui peut donc être une femme. Mais en l’état actuel de l’opinion féminine, la force est primée par la grâce… masculine. La mère Rousseau doit en perdre ses repères !
Michel Taube