Ségolène Royale, qui ne représente guère plus qu’elle-même, considère qu’à gauche, le vote utile est celui en faveur de Jean-Luc Mélenchon, prenant notamment acte de la déconfiture humiliante (sauf pour l’intéressée !) d’Anne Hidalgo. Une ancienne candidate du PS à l’élection présidentielle qui appelle à voter pour le leader de La France Insoumise, belle illustration de la perdition d’une gauche qui s’accroche à n’importe quelle bouée pour ne pas disparaître, une gauche qui, à des degrés divers, est contaminée par le wokisme, l’indigénisme ou l’islamogauchisme.
La plupart des partisans de la social-démocratie et de la construction européenne, anciens électeurs de François Hollande, de Lionel Jospin, voire de François Mitterrand, votent aujourd’hui majoritairement pour Emmanuel Macron, incarnation de ce que Marine Le Pen appelait autrefois l’UMPS.
Dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat de gauche à dépasser 10 %. Yannick Jadot, cornaqué par un parti plus rouge que vert, la fameuse pastèque écolo, peine à atteindre 5 %, et les autres se partagent des miettes. Mais la totalité des voix de gauche dépasse les 20 %, avec une tendance à la hausse au fil des sondages. Il n’est ainsi pas exclu que les électeurs de cette gauche aient le même réflexe que Ségolène Royale, 390.000 d’entre eux ayant pris part à la « primaire populaire » qui avait consacré Christiane Taubira.
Si la grandiloquente indigéniste ne décolle pas dans les sondages, son idéologie est de plus en plus compatible avec celle de Maximo Mélenchon, dont le prétendu humanisme ne parvient guère à dissimuler le vrai visage.
Du programme de notre Che français pour l’amour universel, il ne resterait que la dictature et la collaboration avec l’islam politique. Le grand admirateur de Robespierre pourrait d’ailleurs finir comme lui : guillotiné en place publique par le peuple qu’il aurait conduit à la misère. Mais il sait causer, et avec véhémence. La grande gueule plus que jamais, l’arrogance, le mépris et l’agressivité, comme cela lui fut reproché sur le plateau de l’émission La France dans les yeux (BFMTV) par un « camarade », délégué syndical CGT, qui disait pourtant partager ses idées en matière de pouvoir d’achat. Hypocrite réaction du leader islamogauchiste : il joua sur la corde sensible, imposa le tutoiement à son interlocuteur, dans une pitoyable tentative de le retourner en sa faveur. Manque de chance, le lendemain, Philippe Jourdan, ledit syndicaliste, confirma sur la même chaîne son impression, et ses doutes quant à la capacité d’un homme si irascible à diriger la France.
Car Melenchon a la haine du bourgeois et de bon nombre de ses attributs français chevillée au corps !
Mais les Français sont déboussolés. Et donc, pour rendre un des slogans de Zemmour, rien n’est impossible. Dans les derniers sondages, Jean-Luc Mélenchon se rapproche de Valérie Pécresse, dont la piètre performance scénique en meeting accentue le décrochage. Elle est désormais devancée par les deux candidats nationalistes. Marine Le Pen mène la danse des poursuivants, derrière Emmanuel Macron, mais Éric Zemmour est encore dans la course.
Le ticket de qualification au second tour peut se jouer autour de 15 % des voix. Il n’en manquerait donc que quatre à celui qui s’impose progressivement comme le leader naturel d’une gauche aux abois. Encore un ou deux points de grapillés, et la dynamique peut faire le reste. Le scénario demeure improbable à ce jour, mais demain est un autre jour. La suite est encore plus hypothétique, sauf sur un point : les sondages se trompent toujours !
Mélenchon se prendrait-il à rêver un duel sans merci avec Emmanuel Macron ?
Michel Taube