Poutine a fini par franchir le Rubicon et faire ce qui était attendu, reconnaître l’indépendance des deux républiques autonomes pro-russes dans le Dombass. Et pour souligner cette indépendance, il y place ses troupes et ses chars ! Les mots forts de notre cher Candidat-Président Macron, qui se targuait d’avoir fait reculer les chars russes, sont tombés dans l’oreille d’un sourd !
Face à ce fait accompli, que peut faire l’Europe, que peuvent faire les États-Unis ? Il est inimaginable d’envoyer nos armées comme de répondre militairement. Pourquoi se battre pour ces régions pro-russes ? Et même si demain Poutine envahit le reste de l’Ukraine, est-il raisonnable de se battre militairement ? Après tout, l’Ukraine fait historiquement partie de « toutes les Russie », on l’appelait la petite Russie, à côté de la Grande Russie (la Russie d’aujourd’hui) et la Russie blanche (la Biélorussie).
Les Ukrainiens, descendants des Cosaques, grands humanistes, ne font partie ni de la Communauté Européenne ni de l’OTAN (dont l’AN est pour Atlantique Nord…). Il est compréhensible que Poutine voie rouge quand on peut laisser penser que l’Ukraine rejoigne un jour Europe ou OTAN. Quelle serait notre réaction si la Russie mettait ses missiles ou ses troupes en Belgique ? Quelle serait la réaction américaine si le Mexique ou la Jamaïque rejoignaient le bloc russe ?
Mais peut-on ne pas réagir quand le peuple ukrainien rejette toute tutelle russe et risque de se la voir imposée par la force et la loi du plus fort ?
Que peut être cette réaction face à un dictateur vieillissant, enfermé dans son palais et regardant l’avenir de son pays dans son rétroviseur ?
Que peut être cette réaction quand le gaz russe est si vital pour l’Allemagne et d’autres pays européens, qui ont préféré la dépendance énergétique en fermant leurs centrales nucléaires ? On pourra s’interroger d’ailleurs sur ce dogme anti-nucléaire et son lien avec la politique d’influence russe.
Rappelons que lorsque la France a restreint les exportations françaises de céréales vers la Russie, les Russes se sont mis à produire ces céréales et sont aujourd’hui exportateurs. Nous les avons transformés en nos concurrents ! bien joué !
À mon sens, les seules réponses rationnelles sont celles qui touchent au portefeuille des dirigeants et oligarques amis, vassaux, de Poutine. Les interdire de visa, par exemple. Geler leurs avoirs en Europe. Saisir leurs biens. Stopper leurs transactions financières. Ils vont tenter de contourner cela via les crypto-monnaies ; il faudra, enfin, réguler bien plus fortement les échanges en ces crypto-monnaies et en NFT.
Cela ne fera pas reculer les chars russes, mais cela affectera les quelques personnes autour de ce nouveau tsar de toutes les Russies. S’ils ne peuvent dépenser leur argent à Courchevel ou à Monaco, ou acheter un hôtel particulier près des Invalides, de Hyde Park ou Central Park, à quoi bon piller leur pays ?
Et, sanction suprême, leur interdire les chupa chups…
Patrick Pilcer