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16H40 - mercredi 9 mars 2022

Les Russes étaient-ils plus heureux pendant l’URSS ou après ?

 

Emmanuel Jaffelin, philosophe, sage, ancien diplomate, auteur d’une Apologie de la Punition (Plon) et des Célébrations du Bonheur (Michel Lafon)

            Le “monde médiatique” est surprenant, voire “immonde” : il ne s’intéresse qu’aux catastrophes, qu’aux guerres, qu’aux crimes et qu’aux accidents, bref au MAL-heur ! Le bonheur est anecdotique etLorsque les médias français s’intéressent aujourd’hui aux Russes et à la Russie, ce n’est ni pour les admirer ni pour comprendre leur humiliation. depuis le viol des accords diplomatiques faits par les Américains en 1997 (après la signature du pacte Otan1/Russie). Dès cette année 97, les accords de l’OTAN s’élargissaient pour absorber, en Europe de l’Est, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque. Telle une souris (un Mickey !), les États-Unis grignotent l’espace du rayonnement politique russe. L’élection en avril 2019 du clown Volodymyr Zelensky est à l’image de l’Amérique qui a élu en 1981 comme président un ancien acteur de cinéma, à savoir Ronald Reagan ! Small and filthy is the world !

Il faut savoir deux choses :

1— la première concerne la question de savoir si les russes étaient plus heureux en URSS qu’en Russie : l’Occidental qui pose cette question, postule implicitement que c’est le consumérisme qui rend heureux les peuples de l’occident comme de l’orient !

2— La seconde est un rappel : les années 1990 furent horriblement vécues au cours de la dissolution de l’URSS.

Comme les journalistes sont, dans l’ensemble, des consommateurs qui ne pensent pas et qui affirment que l’URSS était une horreur, cette vérité d’une décennie mal vécue par les Russes leur est inaudible et inacceptable. Avant cette décennie 90 pourrie et largement déclenchée par le pays de Mickey, les Russes avaient un appartement gratuit dans lequel leur famille pouvait vivre pour toujours ; ils voyageaient tout l’été en allant visiter leur famille et en se rendant à la mer ; ils profitaient du ski l’hiver. Surtout, ne pas comparer cette vie avec celle des américains2 aujourd’hui ou celle des Français sous Macron !

En tous cas, avec un tel mode de vie des années 70 et 80, il va de soi que les Russes étaient plus heureux qu’ils (et les Américains) le sont aujourd’hui !

L’URSS n’existe plus. L’Amérique et la France existent encore, mais dans quel état et pour combien de temps ? Disons-le clairement : dans un état sinistre et décadent animé par la tristesse et la non-action. Rappelons la définition que donnait Spinoza de la tristesse : elle est cet affect qui diminue notre pouvoir d’agir. Vous pensiez que Biden, le nouveau président américain, allait venir en Ukraine pour rejoindre le Président et se battre à ses côtés ? Que nenni ! Joe Biden, le premier à lancer l’alerte, ne souhaita pas intervenir militairement, préférant le boycott et le jeu de l’image au combat et à la réalité. Le monde de Mickey est celui des dessins animés et Bidet porte bien son nom en français, “meuble d’eau destiné au lavage, dit intime, des parties intimes, génitales et anus, mais aussi des pieds”. Quand on sait que “bidet”, avant d’être un nom, est un mot qui découle étymologiquement de l’ancien français qui désignait un petit cheval de poste trapu et ramassé, on se doute que devant ce petit cheval, les chars russes peuvent avancer au pas sans risque !

Moralité : cette tribune ne cherche nullement à valider cette invasion de l’Ukraine par les Russes ; elle veut simplement faire sortir le lecteur d’un binarisme primaire qui ne veut pas voir la réalité qui fait de l’Amérique un bide !

Emmanuel Jaffelin

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