Edito
13H47 - lundi 14 mars 2022

Bas les masques, vive les sourires… et à demain la grise mine ! L’édito de Michel Taube

 

Ah ce masque ! On l’avait oublié, même en le mettant machinalement avant d’entrer dans un lieu clos. Nous avons l’esprit tourné vers l’Ukraine, même si là aussi, la lassitude s’installe. Déjà, pourtant, l’ombre d’une crise économique et sociale majeure plane.

Le masque nous a protégés du Covid depuis deux ans, et on peut désormais le tomber, hors transports publics, alors que le rythme des contaminations s’accélère du fait du nouveau sous-variant omicron BA.2. Réjouissons-nous du retour des visages, donc des sourires, en particulier sur le lieu de travail et à l’école.

En effet, ce matin, nos enfants ont découvert le visage de leurs maîtresses et de leurs enseignants ! Six mois après la rentrée ! A quand un directeur d’école bienveillant pourra-t-il enfin serrer les mains de tous ses élèves et visiteurs comme il le faisait jusqu’au 14 mars 2020 ?

Ces visages, nous les avions déjà retrouvés en partie dans la rue, même si l’air du temps suscite plus de grises mines que de francs sourires. « L’épidémie n’est pas finie » souligne le Professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, au micro de RTL, ajoutant qu’il continuerait à le porter en extérieur en cas de forte influence.

Si l’on peut se féliciter du retour des sourires, on peut aussi se demander si cette libération n’est pas quelque peu prématurée au moment où l’épidémie rebondit dans toute l’Europe (l’Allemagne est déjà en état d’alerte) et en Chine.

Le masque ne devrait-il pas rester le geste de prévention le plus courant contre un possible retour de l’épidémie ?

Si le calendrier d’allègement des mesures restrictives était plus électoraliste que sanitaire, Emmanuel Macron se le verrait reprocher en cas de nouvelle pression sur les hôpitaux avant le premier tour de la présidentielle. Le candidat-président joue la montre, plus que jamais : crise économique et mouvements sociaux, diplomatie-spectacle mais sans influence notoire sur Vladimir Poutine, retour de la question identitaire sur fond de reproches de ne pas avoir accueilli à bras ouverts les réfugiés du monde arabo-musulman dans les années 2010, retour du Covid…

Mais à chaque jour suffisant sa peine, aujourd’hui, réjouissons-nous du retour des sourires et ne faisons pas grise mine. Demain sera un autre jour…

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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