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12H11 - dimanche 20 mars 2022

Un mémorial pour les victimes du terrorisme

 

Crédit : Philippe Bajcik

Dimanche 20 mars 2022, une commémoration à l’initiative du Conseil représentatif des institutions juives de France se tiendra à Toulouse en hommage aux sept victimes assassinées en mars 2012 à Toulouse et à Montauban. Cette cérémonie se déroulera dans plusieurs lieux de la ville rose en présence du président de la République et de son homologue israélien Isaac Herzog.

Il y a dix ans, entre le 11 et le 19 mars, trois militaires, un professeur et trois élèves de 4, 5 et 7 ans scolarisés à l’école juive Ozar Hatorah étaient abattus à Montauban et Toulouse, et plusieurs personnes furent gravement blessées.

Cette cérémonie se tiendra en présence du plus haut représentant de l’Etat afin de garantir aux familles que le souvenir de cet événement ne sera pas perdu. De façon à pérenniser le soutien aux victimes et de s’assurer que personne jamais n’oubliera ce qu’elles ont subi, un Musée-mémorial verra prochainement le jour.

 

Lors de la journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme qui s’est tenue le 11 mars dernier, le projet scientifique et culturel du Musée-mémorial du terrorisme a été remis au Président de la République qui n’a pas manqué d’évoquer ce monument en devenir lors de son discours. 

 

« J’ai voulu que soit créé en France un grand musée d’histoire et de société, le Musée-mémorial du terrorisme, que j’avais annoncé au Trocadéro voilà deux ans. 

Pour ne jamais oublier, mais pour éclairer et reconstruire. Car à toutes ces voix qui se sont tues, à toutes ces familles, à tous ces blessés, il faut une parole infaillible, une écriture indélébile, un lieu vivant.

Je veux remercier l’historien Henry ROUSSO et son équipe qui en sont les maîtres d’œuvre passionnés. Ce musée a désormais son lieu à Suresnes, au Mont Valérien, à quelques pas du Mémorial de la France combattante, si chère au général de Gaulle. Cet espace de souvenir et de recueillement fera résonner la voix des victimes. Ce sera un lieu de culture et de création. 

Un vivier de recherche aussi où toutes les disciplines – sciences humaines, sociales, cognitives – contribueront à une meilleure compréhension des causes, des formes, des évolutions du terrorisme. 

Sans jamais rien justifier, non. Sans jamais rien retrancher de la singularité de chaque vie fauchée, du destin de chaque victime. Mais en permettant de mieux connaître, mieux comprendre, en nous donnant les moyens intellectuels, culturels, étatiques, ce faisant, de mieux prévenir, de mieux combattre, de ne rien oublier… » 

(Extrait du discours du Président de la République, Cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme, 11 mars 2022)

 

Cet établissement culturel inédit est, tout à la fois, un musée d’histoire, une plateforme de documentation et de recherche, un centre de formation, de conférences et de débats et un lieu de recueillement. 

Il complète un dispositif mémoriel qui comprend déjà l’attribution de la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme, l’instauration de la Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme et la création du Centre national de ressources et de résilience fondé à la demande de Françoise Rudetzki qui fut longtemps présidente de l’association SOS Attentats. 

Le Musée-mémorial du terrorisme place au centre de son projet les victimes, les survivants, les blessés physiques et psychiques, les primo-intervenants et aidants de première ligne (pompiers, secouristes, policiers et gendarmes, médecins, voisins). Il intègre dans ses structures et sa gouvernance les associations de victimes et d’aide aux victimes ainsi que les communes touchées par des attentats. Il se veut un lieu de vie et d’espoir, un instrument puissant et dynamique de sensibilisation sociale ainsi qu’un lieu de résilience partagée et de résistance par la culture.

Il sera également un lieu de reconnaissance, de témoignage et d’empathie où les victimes pourront s’exprimer et être écoutées. Mais honorer les victimes, c’est aussi comprendre pourquoi elles ont été la cible d’actes terroristes et donner du sens à leur épreuve. C’est pourquoi Françoise Rudetzki œuvre depuis de nombreuses années pour voir aboutir une coopération judiciaire européenne en matière de crimes particulièrement graves.

 

Situé à Suresnes, sur la colline du Mont-Valérien, à proximité du Mémorial de la France combattante, haut lieu de la mémoire nationale, le Musée-mémorial du terrorisme affirme sa dimension nationale et son accessibilité à un très large public français et étranger.

Le Musée-mémorial du terrorisme qui ouvrira ses portes en 2027 est unique au monde, car il aborde l’histoire et la mémoire du terrorisme sur plus d’un demi-siècle et non un seul attentat ou un seul type de terrorisme comme les autres musées comparables.

 

Deborah Rudetzki

Directrice de la Rédaction

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