Edito
11H45 - vendredi 15 avril 2022

Non, Monsieur Macron, le voile ne sera jamais le symbole de la liberté à la française. L’édito de Michel Taube

 

Si, privée de son paratonnerre Éric Zemmour, Marine Le Pen commence à sérieusement nous rappeler qu’elle est bien la fille de son père, ce n’est pas pour autant qu’Emmanuel Macron mérite le chèque en blanc que tous les Français attachés aux valeurs de la République lui donneront, faute d’alternative crédible, le 24 avril prochain.

Car Emmanuel Macron vient de s’asseoir sur une valeur cardinale de la République : la laïcité. Un paradoxe, alors que lors de son show à l’américaine à l’Arena – La Défense le 2 avril, il semblait l’avoir ajoutée au triptyque républicain : “liberté, égalité, fraternité, laïcité”, avait-il entonné deux fois.

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Et voilà qu’à Strasbourg, ville sous Concordat avec l’Alsace et la Moselle, il a félicité le 12 avril, une jeune femme d’être voilée et féministe, expliquant plus tard que la laïcité se résume à la loi de 1905, de séparation de l’Église et de l’État. Double mensonge, double lâcheté.

Le candidat devrait lire ou relire le discours de la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie pour se rappeler que soumission consentie reste soumission. Le voile est l’antithèse du féminisme. Il est non seulement le symbole de la soumission de la femme à l’homme, mais aussi l’instrument de prédilection des islamistes, en particulier la confrérie de Frères musulmans qui tisse sa toile dans les cités de France après avoir islamisé le monde arabo-musulman à partir des années 1970. Le premier diktat des islamistes arrivés au pouvoir, hier à Téhéran, aujourd’hui à Kaboul, au Neuhof à Strasbourg ou en Seine Saint-Denis, est d’enfermer les femmes sous leur voile, de les priver de visage. Le premier mensonge est donc celui qu’Emmanuel Macron partage avec les pseudos féministes d’extrême gauche, les wokes, les indigénistes, les islamistes et islamogauchistes.

Ce n’est pas parce que votre rivale Le Pen prétend interdire le voile dans la rue qu’il faut, Monsieur Macron, par clientélisme et démagogie, en faire un étendard du féminisme et de l’émancipation des femmes. Parler de beauté devant un voile qui cache une femme, quelle laideur conceptuelle !

Le deuxième mensonge, dont Emmanuel Macron est coutumier, est de ramener la laïcité à la loi de 1905. C’est faux, juridiquement et philosophiquement. En droit, le 1er article de la Constitution dispose que la France est une République laïque. Or la France, ou la République, ne se résume pas à l’État. La laïcité est plus qu’une règle de droit. C’est effectivement un principe philosophique, un mode de vie qui impose la discrétion du fait religieux. Si la laïcité se résumait à la loi de 1905, nous n’aurions pas eu besoin d’une loi pour imposer la neutralité à l’école ou interdire le voile intégral dans la rue, au prétexte de la non-dissimulation du visage.

C’est beau d’être à la fois voilée et féministe ? Mais Monsieur Macron, une femme voilée considère-t-elle qu’elle dispose de la plénitude des droits conquis par les femmes ces cinquante dernières annnées ? Que les non musulmans ne sont pas des Dhimmis, c’est-à-dire des citoyens de seconde catégorie ?

Une femme voilée qui parlait à un enfant de son voile lui dit : « le corps d’une femme appartient à celui qu’elle aime ». Bonjour la liberté, bonjour le féminisme. Monsieur Macron, la liberté à la française, ce n’est pas cela !

En refusant de contrôler sérieusement l’immigration et surtout de lutter sans faiblesse contre l’obscurantisme qui gangrène la Oumma (la communauté des musulmans) bien au-delà d’une minorité marginale, surtout chez les jeunes, Emmanuel Macron sacrifie une valeur cardinale de la République pour récupérer quelques voix de Jean-Luc Mélenchon, leader des idiots utiles de l’islam politique.

Plus que le « quoi qu’il en coûte », cette facture nous sautera tôt ou tard au visage, et on ne saura peut-être pas comment la payer.

 

Michel Taube

 

RDV mardi 26 avril pour le Live du Mardi avec Opinion Internationale

Je m’inscris Mardi 26 avril à 19h sur Zoom : bilan de l’élection présidentielle : lancement de la rubrique « Solutions pour la France » avec Patrick Pilcer, Philippe Latombe et des décideurs engagés au coeur d el’actualité.

 

 

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