La nomination d’Elisabeth Borne est des plus logiques dans ce début de quinquennat Macron saison 2. Compétente, discrète, elle a le profil parfait pour ce poste à durée déterminée, en attendant le résultat des élections législatives.
Femme de gauche ayant rejoint les Marcheurs, elle peut contrer efficacement les Insoumis et autres Ecolos Bobos tout en attirant l’électorat social-démocrate plus attaché aux valeurs qu’aux étiquettes et tractations d’appareil. Son profil, à gauche justement, peut aider le centre droit des Républicains à avoir nombre d’élus, par peur de mesures fiscales démagogiques, et par crainte de la poursuite de non-choix dans les domaines régaliens, la justice et la sécurité principalement.
C’est d’ailleurs peut être ce que cherche Emmanuel Macron, avoir une simple majorité relative renforcée par les députés de centre-droit, pour pouvoir ensuite appeler un profil plus politique et plus charismatique comme Xavier Bertrand au poste de Premier Ministre. Edith Cresson aura tenu dix mois, Eliaabeth Borne tiendra-t-elle plus que deux mois ?
Comment comprendre sinon que le parti présidentiel ait choisi d’investir toujours plus d’apparatchiks Marcheurs, comme titulaires ou suppléants, plutôt que de chercher, et trouver, des candidats implantés localement, reconnus comme tels ?
Au passage, il est heureux que la France ait toujours un système d’élection au scrutin majoritaire et n’ait pas sombré dans la tentation de la proportionnelle ! Nous aurions eu alors des « têtes de gondoles » en premier de liste, puis les apparatchiks, incapables de se faire élire sur leurs propres qualités. Il n’est pas étonnant que les appareils de tous les partis apprécient la proportionnelle, cela facilite leur gagne-pain ! Heureusement ce n’est pas le cas. Pour le moment, le scrutin majoritaire, qui permet aussi et surtout de dégager une majorité stable et de gouverner, tient bon.
Les électeurs choisiront, mais il est très probable que leur choix ne se porte pas en masse sur les candidats de « Renaissance ». En 2017, l’étiquette En Marche suffisait à être élu. Cette fois-ci, l’état de l’opinion est très différent. Pas d’état de grâce, c’est le moins qu’on puisse dire. Une élection d’un président par défaut, par vote utile dès le premier tour, par crainte de deux candidats extrémistes au second tour surtout.
Une élection sans projet de société, sans choix clair politique, sans vision de reconstruction après pourtant cinq années de déconstruction méthodique de notre Société. Crainte sur le pouvoir d’achat, craintes géopolitiques, craintes sur les Valeurs Républicaines. La Boussole des électeurs Français, avec ces 4 directions cardinales, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, la Laïcité, vont pousser les électeurs à voter un peu plus à gauche et un peu plus à droite plutôt que pour En Marche. Les dissidents de gauche, qui ne peuvent accepter d’échanger leurs valeurs pour un plat de lentille, gagneront aussi des circonscriptions plus qu’on ne le pense. Ainsi Lamia El Aaraje dans le 20ème arrondissement de Paris devrait battre la candidate des insoumis.
Face à des inconnus ou à des gens de l’appareil, des candidats implantés comme par exemple les Républicains Brigitte Kuster ou Francis Szpiner sur Paris Ouest, et tant d’autres partout en France, devraient conserver ou gagner leur siège.
Cela ne déplaira pas forcément à Jupiter, qui pourra ainsi gouverner au centre droit, avec des mesures sociales libérales et progressistes, tout en renvoyant ses Marcheurs à une nécessaire humilité !