Naguère, lorsqu’n’existait ni radio ni enregistrement, les monarques imposaient leurs choix, comme l’illustre somptueusement le film « Amadeus » de Millos Forman. Wolfgang Amadeus Mozart, et son impertinence légendaire à l’égard des cours royales…
Deux siècles plus tard, ce sont d’autres génies, décorés de l’Ordre de l’Empire britannique par leur Reine Élisabeth II à Buckingham Palace, qui osèrent ces paroles sur les ultimes notes de l’ultime album des Beatles, Abbey Road, paru en 1969 et ici si bien croquées par le dessinateur Hector.
Pas rancunière, Her Majesty anoblit en 1997 Paul McCartney, auteur de cette déclaration d’amour. Il faut dire que les Beatles n’en étaient pas à leur première : en 1963, la famille royale, grande admiratrice des Beatles (qui furent aussi grands contributeurs fiscaux, avec un taux d’imposition à 90 %), avait assisté à leur performance au Royal Variety Performance. Her Majesty, alors enceinte du prince Edward, fut excusée, mais la reine mère, immense fan des Fab Four et la princesse Margaret en prirent pour leur (haut) grade : « Ceux qui sont aux places les moins chères peuvent applaudir. Les autres peuvent secouer leurs bijoux » osa le jeune John Lennon, avant d’entonner le classique « Twist and Shout » avec une énergie qui renvoya (presque) l’original des Isley Brothers et tout le rock’n’roll américain dans les tiroirs de l’histoire.
En 1977, le groupe punk Sex Pistols fit montre de bien moins de subtilité dans sa « reprise » de l’hymne britannique « God Save the Queen », aux paroles incendiaires, désignant le régime comme fasciste, et la monarchie comme sans avenir. No future. Désormais, cet avenir est porté par Charles III, qui inspire déjà beaucoup les humoristes.
Bon voyage dans les étoiles, pretty nice girl !