La chronique de Jean-Marie Viala
08H42 - jeudi 15 septembre 2022

De l’Afrique… Que dire de l’Afrique ? Et pourquoi ? La chronique de Jean-Marie Viala

 

Jean-Marie Viala

Quelle est la légitimité de celles et ceux qui « discutent » de l’Afrique. D’où sortent ils et elles, ce prétendu savoir sur cet énorme continent, et surtout, sur ceux qui en sont issus, et cela quelque soit la couleur de leur peau. Ou le poste qu’ils ou elles occupent ?

Restons en, à ce que l’on peut encore nommer ainsi, l’Afrique Francophone.  Donc, nous l’aurions colonisée, et dés lors décolonisée, ce qui nous donnerait une sorte de légitimité illimitée, pour garder un œil sur eux, et disons le mot, juger les pays en question.

La France serait la garante du respect de la démocratie qui doit être appliquée dans les pays anciennement quasi français.

Je dis quasi, car dans ces pays, la langue française y est encore, et toujours pratiquée, y compris en employant des jolis mots, que, hélas, nous n’entendons plus beaucoup en France ;

Pour combien de temps encore ? …..

Et plus que des mots, plus que le langage, il y a une sorte de respect naturel de ces pays, envers la France, et il est le plus souvent accompagné d’admiration, ce respect naturel.

Pour combien de temps encore… ?

La présente chronique, ne cherchera pas de coupable. Ce serait inutile, tant les moralisateurs sont persuadés de leur droit de sentence, et cela du sommet à la base de notre société.

Mais alors me direz-vous, qui suis-je moi, pour évoquer ces problèmes, et quelle est à mon tour la légitimité dont je pourrais me prévaloir ?

Disons que mon absence de légitimité, est moins grave, que celle des autres, puisque je ne prononce aucune sentence, et me « contente » de constater les dégâts.

Attention, bien sûr il y a les minerais, en bref, toutes les richesses contenues dans ces pays. Je dis attention, non pas pour que les moralisateurs y fassent attention, mais simplement pour dire, que ce n’est pas le point le plus grave de la désaffection de l’Afrique à l’égard de la France, c’est d’affection dont je veux parler, et son manque, de notre part, entraînera des conséquences sur tout ce qui est matériel, après avoir miné le moral des peuples africains.

On ne se méfie pas assez du manque d’amour…

Et il ne faudra pas s’étonner, que ces pays se tournent alors vers d’autres pays, pour qui l’amour est inconnu, mais avec lesquels au moins, aucune histoire d’amour, même bafouée, n’a existé.

C’est clair, c’est net. Rapports d’intérêts et c’est tout.

La France s’est mêlée de tout, partout sur le continent africain, croyant ne rien risquer avec ces pays, et se gardant pourtant, même de la simple réflexion à l’égard d’autres  pays, comme ceux du Moyen Orient, ou du Maghreb.

Là, attention danger. Pas de question sur la provenance des fonds permettant l’achat de palaces, de propriétés, d’actions, de parts sociale, etc… etc… tout va bien.

Sans se rendre compte qu’elle perdait pied en Afrique francophone, qui pourtant l’aime encore…un peu. Mais l’érosion finira par gagner si l’on n’y prend pas garde.

Il est curieux à cet égard que le rapport je te tiens tu me tiens, a bien fonctionné pour le Moyen Orient et l’Algérie, (le Maroc aussi d’ailleurs) . Genre : « bon tu as du pétrole, du gaz, ok tu tortures un peu, tu violes un peu les droits de l’homme, tu voles ton peuple, mais j’ai besoin de ton argent, de ton pétrole et de ton gaz. Alors, je te laisse tranquille, et tu continues tes injections de pétrole et d’argent »

En revanche, pour les pays dits d’Afrique noire, pas de cadeaux. Tous dictateurs « sanguinaires » de préférence, et hop, avec les complicités de l’air du temps, on traîne ce beau monde devant les tribunaux. Français de surcroit.

Parce que nous, la France nous jugeons à l’aide de la morale qui nous convient, (et qui doit s’appliquer aux autres) tous les pays faibles, et dont on n’a aucune peur des conséquences. Nous avons une juridiction élargie à tous les pays qui ne peuvent nous nuire en retour. Selon nous.

C’est une erreur d’appréciation, que les Russes, et les Chinois, ont utilisée pour leur seul profit (pas pour celui de l’Afrique). Et cette erreur finira par nous éloigner définitivement de ces pays qui pourtant parlent encore notre langue, et ont encore des attaches affectives et de respect avec notre pays.

Je laisse aux sachants le soin de calculer la perte économique considérable que notre pays subira, cela ils sauront le faire, mais sans vouloir admettre qu’ils en sont responsables.

Une dernière chose, pour donner des leçons de morale à quelqu’un, encore faut il être soit même, un exemple. Est on vraiment certain que la France soit un exemple, et considéré comme tel, pour les pays concernés ?

Toutefois, je dois dire très tranquillement, que c’est vrai, nous perdons pied en Afrique, que d’autres pays, dangereux, prennent notre place, et que c’est entièrement de notre faute, mais il faut que les africains sachent que l’union, même temporaire, avec le diable, n’est pas une bonne solution, et qu’à moyen, même long terme, ils risquent de se voir voler leur âme.

Peut-être devraient-ils plutôt continuer à travailler avec la France, en lui rappelant constamment qu’elle doit s’occuper de ses affaires, de ses intérêts, et qu’elle arrête de penser que ce qui est jugé bon, et bien pour elle, doit l’être à l’identique, pour les africains.

Les africains sont libres, même de commettre les pires erreurs, et ce n’est qu’à leurs pays qu’ils doivent en rendre compte. Et à leur pays seulement.

Que la France ne se mêle plus des affaires intérieures des pays africains francophone ou autres, comme elle a pris l’habitude de ne jamais le faire pour les pays du Moyen Orient et du Maghreb.

Et tout finira par aller mieux.

S’il  n’est pas trop tard.

 

Jean-Marie Viala

Écrivain, avocat

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