Quelques-unes de vos chansons sont engagées ou du moins portent sur des sujets politiques ou sociétaux, comme les réseaux sociaux, l’écologie, la révolution ou l’euthanasie avec l’énigmatique « Kill me Doctor »… Sur le premier album « Préliminaires », vous vous adressiez directement à « Sandrine Roussette ». Vous ne l’aimez pas ?

Je l’adore ! D’ailleurs, la chanson commence par « Sandrine Roussette que tu es chouette, je voudrais tant être ton mec. » C’est moi qui la chante sur la version single et une chanteuse sur la version album. L’amour pour Sandrine n’a ni sexe ni genre. Ça devrait lui convenir ! Je ne sais pas si elle est coincée ou si elle joue la comédie. Mais son discours a quelque chose de malsain. Monter les femmes contre les hommes qui sont caricaturés en prédateurs et dont elles devraient se méfier ou se venger, cela ne fera pas avancer leur cause. C’est de la très mauvaise politique.

 Sur le nouvel album « Let’s go to the show ! », on peut entendre une chanson très violente – la musique comme les paroles – sur Vladimir Poutine. Du punk ! Elle se termine par « ton peuple est dans la rue, tu finiras pendu ! ». Vous y croyez ?

C’est vous l’expert ! Disons que cette hypothèse est peu probable, même si j’ai lu ou entendu que Poutine était obsédé par la fin brutale de Saddam Hussein. La privation de liberté ou la misère sont des ferments de la révolution, mais en général, ce sont ceux qui tiennent les armes qui décident de son issue. Je doute que nous en ayons fini avec Poutine, à moins que son entourage en décide autrement. Ce n’est pas dans l’intérêt de la Russie d’être sous la coupe d’un criminel de guerre.

 La chanson « Touche pas à ma liberté ! » est un hymne à la démocratie et à la laïcité, presque sous forme de mise en garde. Vous êtes préoccupé par les atteintes à la laïcité ?

Oui, mais pas seulement à la laïcité ! Le fascisme théocratique veut détruire la laïcité et, comme les autres fascismes de droite ou de gauche, la liberté et la démocratie. Mais je garde espoir. Le refrain de la chanson est « je crois en l’amour, je crois en l’humain. » Hélas, cette profession de foi n’est pas unanimement partagée.

Venons-en à la musique. Ce qui surprend, c’est la variété des styles et des ambiances. Nous évoquions le punk, mais il y a de l’électro, de la pop, du rock et le mélange des trois, de l’instrumental et même une sorte de sonate au piano sur le premier album… Les textes sont en français, anglais et même mandarin pour l’une d’elles. Il y a bien une identité Marginal Ray, mais vous ne craignez pas de dérouter l’auditeur, habitué à la catégorisation ?

Catégorisation ? Quel vilain mot ! Je me lasse vite des disques dont j’ai l’impression que chaque morceau est plus ou moins une variante du précédent. C’est pareil quand je compose. Je m’ennuierais en m’enfermant dans un style. Mais vous avez dit qu’il y a une identité Marginal Ray. Comme quoi ce n’est pas inconciliable !

Quelles sont vos influences ?

Je ne sais si on peut parler d’influences, du moins pas consciemment. Ma culture musicale est principalement anglo-saxonne. David Bowie, Led Zeppelin, Les Stones, Pink Floyd, Steely Dan, Radiohead… La liste est longue, et pas limitée aux dinosaures du rock ni au rock lui-même. Mozart aurait pu être un Beatles. Il y a du génie dans tous les genres.

Mozart aurait pu être un Beatles ?

Je me souviens d’un reportage où un grand admirateur de Mozart était émerveillé devant la beauté du premier mouvement du concerto pour clarinette et orchestre. Une merveilleuse mélodie, effectivement. Et bien des mélodies de ce niveau, les Beatles en ont composé d’innombrables, en seulement sept ans d’existence. Mais ils ont aussi semé les graines de ce qui deviendra la musique psychédélique, le hard rock, et tant d’autres choses.

 Vous avez des projets à court terme ?

Je fignole le prochain album et travaille simultanément sur une bonne centaine de morceaux. Sans compter les prochains ! The Marginal Ray, ce n’est pas que moi. Un autre projet est de collaborer avec plus de musiciens, et peut-être de jouer en live… un jour !

Lien vers les services de streaming (Spotify, Deezer, AppleMusic, Qobuz, etc.) :

https://music.imusician.pro/a/mt7IUC9R/

Écouter sans être abonné à un service de streaming :

https://soundcloud.com/marginalray/albums