Le débat à venir sur l’immigration ne devra pas se limiter à une discussion sur la régulation des flux migratoires mais devra aussi porter sur une complète remise à plat de notre système d’intégration.
On ne peut dissocier la question de l’immigration de celle de l’intégration. L’imbrication de ces deux questions est au cœur des difficultés et des tensions autour de ce débat qu’il devient impossible de mener sereinement. Si les défaillances de l’État dans la gestion de la question migratoire sont criantes et révèlent son incapacité à accepter le réel de peur de renoncer à notre tradition humaniste, le problème central en France aujourd’hui tient bien plus dans le dysfonctionnement du modèle d’intégration. Ce modèle qui permit d’intégrer et d’assimiler les grandes vagues d’immigration du premier XXème siècle (années 20-30, après seconde guerre mondiale) reposait sur l’école, la maîtrise de la langue et l’apprentissage de la culture française, l’ascenseur social valorisant le travail et l’effort, et aboutissait à la fierté d’intégrer une communauté nationale rayonnante. Au tournant des années 80-90, ce modèle d’intégration à la française s’est fracassé sous l’effet de trois facteurs : Le renoncement des élites à nos valeurs et à notre identité au nom de la défense de la diversité et du multiculturalisme d’une part et au ralliement aux thèses libérales et à l’intérêt économique d’une main d’œuvre à bas couts d’autre part, le chômage de masse qui a frappé de plein fouet les populations nouvellement arrivées plus vulnérables, et la perte totale du contrôle migratoire. Cette dérive progressive a conduit à la ghettoïsation des populations d’origine majoritairement maghrébine et subsaharienne et au repli communautaire le plus exacerbé. On parle désormais des « territoires perdus de la République », zone de non droit ou prolifèrent une économie et une culture parallèles en croissant développement et ou s’épanouit l’islam radical qui offre si ce n’est un espoir, une forme d’identité et de sens aux plus fragiles de ces populations « déracinées ». Ainsi chaque jour qui passe nous éloigne de la République, du vivre ensemble à la Française et de ce modèle qui permettait de constituer une nation diverse mais une et indivisible. Ce phénomène est d’autant plus virulent dans le contexte contemporain que les nouveaux moyens de communication, internet, la télévision satellitaire, ainsi que les écoles communautaires, dont le nombre de cesse de croitre, entretiennent le lien avec les pays d’origine. Tout est organisé pour que les immigrés et leurs enfants n’adoptent pas la culture du pays d’accueil et au contraire reproduisent sur le sol français les pratiques culturelles de leur pays d’origine en dépit de leur nationalité française pour cerrtains. L’offensive récente organisée sur l’école de la République par le port de vêtements ethniques est révélatrice de cette volonté « d’expansionnisme culturel » sous-tendue par la question religieuse. C’est sur ce terreau malsain que vient se greffer une immigration de masse qui ne peut qu’aggraver la tendance à la fragmentation communautaire de notre nation.
C’est donc au titre de la politique d’intégration que nous devons mettre fin au système d’accueil à la fois le plus généreux d’Europe (droit d’asile et recours, regroupement familial, régularisation massive de clandestins entre 30 000 et 40 000 par an, OQTF non respectées, AME systématique sur tous types de problèmes de santé, accès à la nationalité …) et, in fine, le plus inhumain (travail au noir, aspiration vers l’économie de la drogue et des trafics en tous genres, délinquance, concentration dans des quartiers communautarisés, etc…).
Il nous faut donc retrouver au plus vite la voie de notre tradition d’accueil humaniste et universaliste. Elle se trouve certainement dans la mise en œuvre de contrats d’intégration fondés sur l’accompagnement personnalisé et sur l’exigence : maitrise de la langue française, comportements civiques, preuve d’une volonté individuelle de s’intégrer, intransigeance absolue en cas de manquements avec un contrôle drastique des services de l’Etat. Ce n’est qu’ainsi que nos concitoyens retrouveront la confiance et le respect et peut être pourrons nous redire comme Jacques Barrot en 1987 que « l’immigration est une chance pour la France ».