Opinion Eco & Entrepreneurs
08H16 - mardi 21 février 2023

Pour un nouveau capitalisme rhénan et donc humain et universel. La chronique de Daniel Aaron

 

Le capitalisme a permis, sans exclusive, mais plus fortement que les autres à l’Occident et à l’Asie de connaître une période de progrès partagé unique dans l’histoire.

Né dans le bassin rhénan (« l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » de Max Weber sont nés notamment aux Pays-Bas où vient se jeter le fleuve rhénan), ce modèle économique universel a d’abord été d’influence rhénane (des Grisons et de Bâle à Rotterdam en passant par l’Alsace et l’Allemagne). Il a permis de créer et de redistribuer des richesses pour tous (santé, éducation, retraite, ascenseur social…).

Malheureusement, le capitalisme a été dévoyé par un système anglo-saxon souvent dérégulé et sauvage. La redistribution ne fonctionne plus et donne l’impression que le capitalisme est une bête sauvage.

Pourtant, le capitalisme est un système dynamique qui allie la liberté de l’individu, la réalisation de soi et la création de valeur ajoutée (notion centrale du système capitaliste). Je vous parlerai un jour de la « plaquette de beurre » pour bien comprendre le génie de sa mécanique. Cela fait des décennies que je veux parler de ma « plaquette de beurre ».

Avec ce système, le pouvoir politique a un rôle essentiel de régulation et de redistribution. Il doit se charger de la redistribution de cette valeur ajoutée, ce n’est pas si compliqué à comprendre.

Or, le bras de fer entre les pouvoirs de l’argent et le pouvoir politique est aujourd’hui complètement déséquilibré. D’où l’explosion étourdissante des inégalité économiques devenues sociales et politiques.

Or le capitalisme est avant tout l’expression d’une liberté et donc d’une citoyenneté, d’un projet collectif, d’une responsabilisation des acteurs…

Ainsi, dans un phénomène cyclique classique, après la domination du capitalisme anglo-saxon, nous vivons à nouveau les prémisses d’une période où émergent des milliers de projets capitalistes où la Terre et les Hommes seront au cœur du projet.

Ainsi, des milliers d’actrices et d’acteurs du terrain ont décidé de faire vivre (revivre ?) un capitalisme qui mette l’Homme et la Planète au cœur du système.

Un capitalisme d’inspiration rhénane plus qu’anglo-saxonne en somme.

Les projets de ces nouveaux capitalistes sont portés par des dirigeantes et dirigeants de nouvelle génération, conscients des enjeux et qui cherchent à faire vivre un capitalisme respectueux.

L’enjeux majeur des prochaines années va être de mettre en avant ces entrepreneurs vertueux, que la société les érige en modèle afin de pousser cette nouvelle génération qui tente sincèrement de pratiquer au quotidien un capitalisme humain et durable.

Il faut faire connaître leurs identités, leurs valeurs, leurs projets, leurs parcours, il faut leur donner la parole pour enrichir la réflexion des citoyens.

il faut surtout réconcilier les français avec le capitalisme et lui donner à nouveau du sens.

Je suis optimiste pour des raisons pragmatiques. Le capitalisme de demain sera à nouveau rhénan et surtout humain et universel. C’est une certitude grâce à la théorie des cycles.

 

Daniel Aaron

chef de rubrique “Opinion Entrepreneurs”