Depuis plusieurs semaines maintenant, la posture des représentants de la France insoumise, leur attitude et leur action, est un frein à l’ambition qui doit être celle de la gauche : transformer la majorité sociale en une majorité politique.
Un front syndical uni se présente, donne de la voix et coordonne son action pour affirmer son opposition à la réforme des retraites Macron-Borne tandis que les Français s’expriment et défilent dans le calme, déjà pour la cinquième fois. Ils marchent dans les rues de notre pays pour dénoncer une réforme injuste et illégitime qui frappe en premier lieu les femmes, les travailleurs seniors, et les personnes les plus précaires. Ceux-là même que nous avons applaudis et remerciés durant le Covid car ils exercent les métiers les plus essentiels mais aussi les plus pénibles.
Cette convergence des luttes est une opportunité majeure que les gauches se doivent de saisir afin de proposer une base de rassemblement. Elles se doivent d’être à l’avant poste de la bataille pour la préservation de notre modèle social en faisant en sorte que le travail émancipe les individus tout en garantissant un droit à une société du temps libre à travers une retraite accessible et des pensions permettant une vie digne.
Malheureusement, l’attitude de la France insoumise a été non seulement contre productive quant à la clarté des débats – avec l’obstruction de milliers d’amendements, en particulier autour de l’article 7 – mais également inefficace puisqu’elle a empêché la discussion du texte alors même que les syndicats et les citoyens français souhaitaient qu’il soit débattu.
L’image donnée des débats au sein de l’Assemblée nationale a été décevante voire affligeante pour beaucoup de nos concitoyens et les propos tenus bien loin de ceux que l’on peut attendre de nos parlementaires.
Cette manière de faire de la politique qui s’illustre par l’outrance et même parfois la vulgarité et la violence doit être dénoncée avec force : elle nourrit l’abstentionnisme, l’anti parlementarisme et ne sert au fond que ceux que nous combattons, les populistes et les extrémistes de droite.
Au contraire, les syndicats – réformistes et contestataires – chacun à leur manière – ont démontré à certains, rappelé à d’autres, leur utilité essentielle, celle de corps intermédiaires porteurs des aspirations et revendications légitimes des travailleurs.
Sociaux démocrates, nous avons à cœur de renforcer la place de l’ensemble des corps intermédiaires dans notre démocratie en portant des propositions à l’instar du chèque syndical obligatoire pour leur donner encore davantage de place et de poids dans les discussions et le débat public.
Il nous appartient de construire, ensemble, cette société nouvelle qui éclôt sous nos yeux pour que chacun puisse y vivre librement et dignement.
C’est pourquoi nous avons fait le choix de la rupture avec cette partie de la gauche à la dérive, celle qui de surcroît ne propose aucune autre alternative que celle de la radicalité et de la contestation. Il est urgent que la gauche redevienne une force de propositions pour faire face à l’ensemble des défis environnementaux, sociaux et politiques d’aujourd’hui et de demain.