Le recours au 49.3 pour faire voter une bien pâle réforme des régimes de retraite sonne le glas du second quinquennat Macron. On savait déjà que ce jeune premier, arrivé en politique par effraction, ne serait pas le grand réformateur dont la France avait besoin. Nous en avons une preuve flagrante supplémentaire et décisive ces jours-ci.
L’auteur de ces lignes est pour une réforme audacieuse des retraites et remettre sérieusement les Français au travail. Mais une fois de plus la montagnette Macron a accouché d’une souricette. Et à vouloir jouer contre les corps constitués le Président se met une fois de plus les Français à dos.
Le Time Magazine avait été bien inspiré en titrant dès novembre 2017 que Macron serait le nouveau leader de l’Europe à la seule et unique condition qu’il réussisse à diriger la France. On connaît la suite…
Si le gouvernement Borne n’a pas osé soumettre au vote son projet sur les retraites, pourtant proposé par la commission mixte parlementaire, c’est que la macronie prend l’eau de toutes parts. Selon plusieurs sources, même des élus Modem et Horizons étaient enclins à s’abstenir en cas de vote.
Pour Eric Ciotti et LR qui voulaient voter d’un seul homme (ou d’une seule femme) cette réformette, c’est le début d’une nouvelle hémorragie. Des Ian Boucard, député du Territoire de Belfort, pourtant loyaux à l’endroit de leur formation politique, commencent sérieusement à jouer les frondeurs ! Mais ceci est une autre histoire…
Emmanuel Macron peut désormais partir en vacances jusqu’en avril 2027 : il ne dispose plus de majorité, même relative, pour faire passer de grandes réformes. Santé, institutions, flux migratoires, laïcité, école, sécurité, petites entreprises, tous les grands chantiers vont connaître un coup d’arrêt sévère. Au fond si une dissolution de l’Assemblée Nationale n’assurait pas une victoire électorale de la droite nationaliste et de la gauche islamo-étatiste, nous en viendrions à souhaiter une telle clarification.
Pendant ce temps, cette colère française qui avait éclaté avec les gilets jaunes se réveille à nouveau, hier place de la Concorde, qui sait où demain, et risque de plonger une fois de plus notre pays dans la chienlit.
Merci Macron !
Michel Taube
Le 17 mars 2023