Vive le travail ! C’est bien cela le message de la FETE du travail ?
La fête internationale des travailleurs 2023 en France sera l’occasion d’un baroud d’honneur pour les opposants à la réforme des retraites. Au plus fort de la crise, l’intersyndicale n’a pas réussi à mettre la France à l’arrêt et au final Emmanuel Macron a réussi à faire adopter sa loi, certes au forceps et contre l’avis d’une majorité de Français.
Samedi soir au Stade de France, le fait que peu de sifflets et de cartons rouges au président aient enrayé la finale de la Coupe de France de football montre bien que les casserolades, énième tentative de faire ressuciter les gilets jaunes, sont peut-être plus le fait de « têtes à casseroles » syndicales et jusqu’au boutistes que de millions de Français.
Certes, plutôt que de faire de l’amélioration des conditions de vie au travail un axe prioritaire des politiques publiques et des organisations patronales et syndicales, les pouvoirs publics ont préféré miser sur une énième réformette des régimes de financement des retraites.
En France, l’un des pays où l’on travaille le moins en Europe et dans l’ensemble de l’OCDE, l’instauration des 35h au début des années 2000 a ouvert comme une boîte de Pandore, celle d’une équation française aux relents d’un marxisme que l’on espérait révolu avec la chute du mur de Berlin et qui peut se résumer à cette formule : le travail libère ou aliène ? De nombreux Français ont forgé ou ravivé leur conviction pendant cette crise des retraites !
Plus que jamais, et malgré les années Macron qui auraient dû libéraliser les esprits et la mentalité française avec l’assouplissement des règles du marché du travail, les Français restent prostrés sur des postures idéologiques difficiles à surmonter dans un modèle français épuisé et épuisant.
Une chose est sûre : pendant que nos chers représentants politique et syndicaux n’arrivent pas à réinventer le paritarisme et la démocratie sociale, la France recule et retarde le sursaut social et républicain dont elle a grand besoin avant de risquer de tomber dans l’escarcelle social-nationaliste que lui promettent, chacun à sa façon, la droite et la gauche populistes et démagogues.
Michel Taube