Et un ministre de plus qui cède aux sirènes de la démagogie anti-riches !
Même au coeur du réacteur nucléaire de la macronie, pourtant plutôt libéral, il en est donc pour céder aux sirènes venues de l’extrême-gauche.
Gabriel Attal lance donc un grand plan de lutte contre les fraudes fiscales, sociales et douanières. Il a raison et s’inscrit se faisant dans le prolongement de ses prédécesseurs chargés des Comptes publics, c’est-à-dire du budget de la nation.
Mais nous voudrions ici pointer et regretter les termes employés par le ministre.
“La philosophie de mon plan, c’est de concentrer la pression sur les ultrariches, les multinationales mais d’alléger aussi la pression sur les classes moyennes, les petits patrons, les patrons de PME pour leur redonner un peu d’oxygène”, a expliqué le ministre délégué aux Comptes publics, invité du Grand entretien de France Inter le 9 mai, certes un peu incité à employer ce terme par Léa Salamé qui l’interrogeait elle-même en employant le terme de « riches » pour désigner les cibles du volet fiscal du plan anti-fraudes du ministre.
Voilà donc maintenant les ultra-riches, cibles des faveurs du ministre.
Au fait, Monsieur Attal, ça gagne combien au minimum un ultra-riche ?
Mais pourquoi parler de ces “ultra-riches” ? On se croirait revenus aux années Hollande où l’ancien chef de l’Etat avait stigmatisé les riches et tranché sur cette horrible classe sociale : était « riche », selon cet homme riche donc lui aussi, celui qui gagne plus de 4000 euros par mois. On n’a jamais su si c’était brut ou net, avant ou après impôts.
Gabriel Attal fait donc du Mélenchon ! Sa qualité de jeune premier de la macronie doit être louée, – l’homme est travailleur, ambitieux, compétent, charmeur pour les uns, charmant pour les autres -, mais il tombe dans la démagogie presque insoumise en employant un tel verbiage. Un premier faux-pas dans le parcours impeccable d’un jeune loup de la macaronie qui peut déjà rêver d’un destin présidentiel ?
Pourquoi donc les Français (et leurs politiques en tête) aiment-ils donc clouer au pilori ceux qui réussissent, qui gagnent de l’argent, qui s’enrichissent ?
Les mots ont un sens et le substantif “riche” n’est pas un terme neutre. Par son emploi même, il postule dans l’esprit de son auteur une classe sociale opposée aux pauvres. Or toute autre est la réalité du monde et notamment des dits “riches”.
S’il y a une idéologie française, la haine des riches et des bourgeois y tient une place centrale. Et la contamination de nos esprits par cette ultra-gauche va bien au-delà de ses rangs.
Allons, Monsieur Attal, lundi prochain à Versailles, lors du prochain Sommet “Choose France” organisé par le président de la République avec les dirigeants de grandes entreprises internationales qui investissent en France dans l’innovation et l’emploi, vous vous sentirez comment entouré d’ultra-riches ?
« Ultra-riche » n’est pas encore dans les nouvelles éditions du Larousse et du Petit Robert. Espérons qu’il n’y entrera pas dans les prochaines années.
Michel Taube