Après les dérapages successifs de Mélenchon et ses lieutenants, force est de se poser la question.
Tous les jours à présent, Mélenchon and co multiplient les sorties, les propos, les actes bien loin des idées et des valeurs républicaines :
Le 1er mai, Mélenchon, en veste en cuir noire, façon années 30, n’hésite pas à crier « à bas la mauvaise République ! ».
Le 6 mai, pour l’anniversaire de l’élection et de la réélection du Président Macron, un de ses lieutenants scande avec une cinquantaine de personnes « Louis XVI on l’a décapité, Macron on peut recommencer ! ».
Le 8 mai, plutôt que de participer à la commémoration de la Victoire sur le nazisme et de se souvenir des héros comme Jean Moulin, des héros qui honorent notre République et la France, des héros qui nous obligent, LFI préfère participer à un concert de casseroles à Lyon. Un concert qui finit en vandalisme comme souvent, avec une attaque, une fois de plus, contre un symbole de la République, une des mairies de Lyon.
Ce 8 mai aurait dû être un moment de pause, de respiration républicaine. Nous ne sommes pas en guerre civile, nous ne sommes pas ennemis, nous sommes, seulement, en désaccord sur les moyens de financement de notre Pacte Social, et nous débattons des manières de pérenniser notre Vivre Ensemble. C’est certes important, mais cela ne mérite pas de brûler des mairies, de vouloir renverser par la force un gouvernement disposant d’une majorité issue des urnes, majorité certes relative mais majorité quand même, et d’appeler à guillotiner un président lui largement élu et réélu par le Peuple Français ! A force de refuser les respirations républicaines, l’oxygène manque à leurs cerveaux !
Ce que l’extrême gauche n’a pas gagné dans les urnes, aux élections présidentielles comme législatives, veut-elle le prendre par la force et par la rue ? Tout cela fleure bon l’atmosphère anti-républicaine des ligues des années 30. C’est à la fois inquiétant et pitoyable !
Quelqu’un qui aurait vécu dans les années 1980 et serait parti pérégriner dans le désert 40 ans aurait du mal à reconnaître l’échiquier politique actuel. A l’époque, Mélenchon était un secrétaire d’état de Mitterrand très social-démocrate, surtout très républicain, humaniste. Erudit, bon orateur, on avait plaisir à discuter avec lui, à l’écouter, quand dans le même temps, les braillards qui cherchaient à en découdre avec la République venaient de l’extrême droite.
Les descendants de l’extrême droite d’hier sont aujourd’hui en costume cravate à l’Assemblée et gardent calme et sang-froid. Ont-ils pour autant changé en profondeur ?
Il y a bien sûr les dérapages contrôlés de Marine le Pen comme le 1er mai sur Travail/Patrie ; il y a surtout le déplacement de Jordan Bardella en Hongrie, pour participer à une réunion des extrêmes droites de différents pays, réunion de complotistes en tout genre. A cette réunion, ce ne sont pas vraiment les valeurs de la République qui furent vantées. Au contraire, elles étaient mises au pilori. Sans parler du droit à l’IVG, qu’ils honnissent, du rétablissement de la peine de mort et de leur attitude vis-à-vis de l’Etranger !
Mélenchon comme le Pen ne veulent pas de notre République, ils ont ceci en commun que tous les deux veulent en changer. Ils veulent plus de liberté et moins d’égalité, ou plus d’égalité et moins de liberté, selon ce qui les arrange, mais dans les deux cas moins de laïcité et moins de fraternité. Ils désirent surtout le pouvoir, et pas n’importe lequel, le pouvoir absolu ! Et veulent-ils des camps de « rééducation » ou de « travail » pour les autres ?
Autre grand point commun entre ces deux leaders des extrêmes, leur admiration, leur fascination, si ce n’est leur vassalisation, à un grand républicain, Vladimir Poutine ! dis-moi qui est ton ami, je te dirai qui tu es…
L’un et l’autre ne sont finalement républicains que par opportunisme. A nous, Peuple de France, d’être, radicalement, Républicains !
Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale