Le Président Macron aurait-il trouvé le ton juste ?
Lors de son dernier entretien accordé à TF1, lundi 15 mai, les mots du Président semblent avoir été bien plus percutants que ces derniers mois. En particulier sur deux axes : l’attitude de certains élus LR et le mépris.
En effet, comment ne pas regretter l’attitude des certains députés Républicains et LIOT, qui, depuis des mois sinon des années, plaident, à juste titre, pour l’allongement des durées de cotisation retraite comme pour augmenter le nombre d’heures travaillées, et qui, au moment du vote crucial, préfèrent lire les sondages et voter contre ?
Bien sûr, cette loi n’est pas parfaite, et il y a beaucoup à faire pour surtout améliorer les conditions des travailleurs. Mais en démocratie, on choisit rarement le meilleur, on choisit le moins pire, car trop souvent, le mieux est l’ennemi du bien.
Ces quelques députés qui manquaient cruellement à l’appel ont certainement manqué de courage, alors que durant des mois ils égrainaient les arguments pour passer la retraite à 65 voire 67 ans comme pour remettre en cause les 35 heures.
Un homme politique doit savoir affronter les tempêtes, il ne peut aller uniquement dans le sens du vent, surtout quand celui-ci lui fait faire un demi-tour complet ! Certes ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. Mais en 1940, le sens du vent était d’accorder les pleins pouvoirs à Pétain, en 1975 le sens du vent n’aurait pas fait voter la loi sur l’IVG, la loi Veil, ni en 1976 la loi Caillavet, ni en 1981 l’abolition de la peine de mort, ni en 2013 la loi sur le mariage pour tous !
Le sens du vent, ce n’est pas le Sens de l’Histoire !
Et le Président a parfaitement raison lorsqu’il affirme que le vrai mépris, c’est le mensonge.
Dire la vérité aux Français, ce n’est pas les mépriser. Au contraire, c’est les considérer adultes. Leur mentir, leur promettre la retraite à 60 ans, des revenus sans travail, des droits sans devoirs, des lendemains qui chantent, c’est cela les mépriser, les prendre pour des imbéciles !
Mentir aux Français, les inciter à renverser la République, mettre une belle cravate pour faire croire que l’habit fait le moine, laisser la nuit et le brouillard recouvrir la réalité, c’est cela le vrai mépris. Le courage, le vrai courage, pour paraphraser Jean Ferrat, c’est de déchirer la nuit de nos ongles battants !
Macron, lui, était le 15 mai solaire, débordant d’énergie et a trouvé les bons mots pour éclairer nos concitoyens.
Ce serait se méprendre que de le prendre pour le Roi Soleil ou pour Jupiter par contre, même après la grande réussite du sommet Choose France à Versailles.
A lui maintenant de canaliser cette énergie bien sûr pour alimenter le travail du gouvernement et faire avancer son administration.
A nous aussi de profiter de ce moment pour recharger nos batteries démocratiques et avancer. A nous de ne pas toujours nous demander ce que l’Etat peut faire pour nous, quelle subvention ou quel crédit d’impôt l’usine à gaz administrative peut-elle créer. Non, A nous d’avancer, de créer, d’innover, de développer, d’améliorer.
A nous de relever les défis de la fin de mois comme de la fin du monde.
Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale
