Siffler le Messi, allons-bon ! La France est formidable mais les Français sont parfois vraiment désarmants.
Il y a deux façons possibles d’interpréter les sifflets en guise d’adieu qu’a essuyés hier soir pour son dernier match au PSG et dans l’enceinte du Parc des Princes le champion du monde de foot, le plus grand joueur de tous les temps (avec Pelé tout de même et bientôt Kylian Mbappé), l’homme qui vaudra bientôt 1 milliard s’il cède aux pétro-dollars de l’Arabie saoudite.
Hypothèse 1 : le regretté, génial et parfois méchant* Pierre Desproges avait commis une blague injuste en 1977 lorsqu’il osa dire dans un de ses sketchs que le quotient intellectuel d’un commentateur sportif était égal à la température anale. L’humoriste se trompait de cible et voulait certainement parler des supporters d’un groupe d’ultras du PSG. Hier soir, ils en donnèrent la preuve, une fois de plus, en sifflant le roi Messi !
La psychanalyse des masses appliquée à celle des groupes de supporters du PSG prouve une fois de plus ce que recèle leur pensée (c’est leur faire trop d’honneur) la plus intime : comme l’argent selon Freud (et il avait bien tort), la pensée d’un supporter enivré par la masse qui l’entoure, c’est de la m…
Hypothèse 2 : l’idéologie française du ressentiment devant celui qui réussit aurait donc contaminé jusqu’aux gradins des stades de foot.
Cette idéologie aime à insulter les rois, les meilleurs, les plus riches, les plus talentueux. Non, Mesdames, Messieurs, on n’envie pas celui qui a réussi jusqu’à l’insulter : on le respecte jusqu’à le saluer et lui dire Bravo et merci**.
Certes, Messi n’aura pas été le messie d’un club qui restera comme un bon club français de niveau moyen au niveau européen.
Mais merci Messi pour avoir, pendant deux ans, tenté de porter Paris au firmament du foot mondial. Pari réussi sur la tweetosphère (les réseaux sociaux du PSG et les ventes de maillots se sont envolés) mais échec cuisant, il est vrai, sur le terrain.
L’auteur de ces lignes est certes un afficionados de Marseille, de Lens, de Saint-Etienne et de Marc Keller à Strasbourg, bien plus que du PSG qatarien qui, espérons-le, vendra bientôt son petit bijou du club parisien au plus offrant. Mais reconnaissons que le trio Messi – Neymar – Mbappé à Paris, c’était comme dérouler la plus belle avenue du monde de la plus belle ville du monde sur le terrain du Parc des Princes.
La morale de ces deux années de Messi au PSG ? Eh non, Messieurs du Qatar, l’argent ne fait pas tout !
En attendant, les sifflets contre le roi Messi ont déjà résonné dans le monde entier comme une humiliation, une de plus, pour la France.
Fiasco sécuritaire de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, star mondiale sifflée au Parc des Princes… Espérons que les Français ne siffleront pas la Coupe du monde de rugby et les JO de Paris 2024… Cette auto-humiliation serait comme un petit suicide français !
Michel Taube
*Mais toujours pour rire : l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui….
**Merci aussi à Christophe Galtier qui trouvera très vite un nouveau club pour briller.