Edito
11H21 - mercredi 7 juin 2023

Omar Harfouch a du talent, il aime la vie, il est compétent dans tout ce qu’il fait et il est ambitieux. L’édito de Michel Taube

 

Derrière le vernis les valeurs !

On peut avoir été un jet-setter la nuit et proposer un avenir pour son pays le jour.

Omar Harfouch est un homme d’affaires et de médias libanais qui vit en France et qui, s’il chérit notre beau pays, compte bien faire exploser le plafond de verre (d’acier) de la corruption qui gangrène le pays du Cèdre.

L’homme est candidat à la présidence du gouvernement de la République libanaise. C’est la première raison pour laquelle il gêne tant !

Omar Harfouch est aussi, avec son frère dont il est très proche, un homme de médias qui aime les feux de la rampe cathodique et qui a tout compris aux règles de la vie publique qui gouvernent désormais le monde. D’ailleurs il n’y a plus que les professionnels de la politique en costard sombre et cravates ternes (pas orange bien sûr !) pour croire qu’ils pourraient garder le monopole du pouvoir politique. En Ukraine, qui aurait cru qu’un guignol du petit écran deviendrait le nouveau Churchill du XXIème siècle ?

Omar Harfouch a l’étoffe d’un Zelenski libanais. D’ailleurs, il connaît bien Zelenski et l’Ukraine où il est devenu millionnaire dans les années qui ont suivi la chute de l’Union soviétique en commençant par y lancer la première radio libre.

Comparer Omar Harfouch au président ukrainien ? Omar Harfouch a du talent, il aime la vie, il est compétent dans tout ce qu’il fait et il est ambitieux.

Car le vernis peut faire mentir… Si l’homme aimait la fête, la beauté des femmes (toujours dans le respect), la peinture, – tel Dionysos, Dieu de l’ivresse de la vie et de la beauté -, l’homme d’affaires libanais est aussi bien davantage : pianiste émérite (il s’est produit, jeune, au Palais présidentiel), innovateur, homme de télévision, diplomate, homme politique, philanthrope, mécène, grand défenseur des femmes…

Son talent, son ambition Omar Harfouch veut désormais les mettre au service de son pays.

Et l’homme a des valeurs et elles sont fortes, puissantes, rayonnantes : il est un libéral moderniste assumé, le programme idéal pour rénover le Liban et le réconcilier avec ses valeurs fondatrices.

Abolition de la peine de mort, statut de stricte égalité juridique entre la femme et l’homme, défense des chrétiens d’Orient, dépénalisation de l’homosexualité, ses idées sont visionnaires.

L’homme politique veut même réconcilier Israël et le Liban. Il dénonce également l’antisémitisme de l’État libanais et se voit accusé de trahison pour le seul fait d’avoir entretenu des contacts avec des ressortissants israéliens. Le péché suprême, la faute inexcusable… Omar Harouch a bien raison : le Liban et lsraël devraient s’allier pour bâtir un Orient moderne libéré de la gangrène islamiste.

Lutter contre la corruption du pays et, pire, contre les corrupteurs, c’est déjà tout un programme, mais bâtir un Liban moderne, ça, c’est une ambition ! Et c’est le second motif de ses ennuis. Car ces détracteurs, membres ou alliés du Hezbollah, ne veulent certainement pas du Liban que dessine Omar Harfouch pour les enfants du Liban.

Omar Harfouch est l’un des ennemis jurés du Hezbollah, narco État islamo terroriste, Etat dans l’État libanais, véritable maître du Liban et lui-même satellite d’un Iran bientôt nucléaire (voir « Hezbollah, l’enquête interdite », en streaming sur la 5).

Résultat, alors que pour ses idées, il devrait faire la fierté du Liban, Omar Harfouch est désormais persona non grata pour les autorités si largement discréditées d’un pays en faillite. Les autorités libanaises ont délivré un mandat d’arrêt national contre lui et nous en démonterons la semaine prochaine les tenants et les aboutissants.

Au Liban aujourd’hui Omar Harfouch est l’homme à abattre. Malheureusement pas qu’au sens figuré du terme…

Au fond, pourquoi gêne-t-il autant ? Parce qu’il fait peur à ses détracteurs qui doivent le prendre très au sérieux au vu des ennuis judiciaires dont les autorités libanaises et certaines personnalités françaises voudraient l’accabler.

Françaises ?

Car c’est peut-être à Paris que se joue une part de l’avenir politique d’Omar Harfouch au Liban, comme nous le verrons également. L’homme est au cœur de cette connivence historique et de ses affres qui unissent la France et le Liban. Il serait fort inconvenant, et c’est un euphémisme, qu’Omar Harfouch ne soit pas soutenu par l’État français dans sa vision du Liban qui constitue la seule sortie possible par le haut d’années de naufrage.

Sans de fortes pressions notamment de la France, – heureusement les Etats-Unis commencent à s’intéresser sérieusement à Monsieur Harfouch -, la justice libanaise pourra continuer de nuire aux droits fondamentaux et politiques de l’homme d’affaires.

Au final (pour cette première partie de notre enquête éditoriale), la jeunesse libanaise qui descendait dans la rue il y a trois ans encore rêve-elle d’un Liban à la Harfouch ou à la Hezbollah ? Au fond, quel Liban la France veut-elle soutenir ?

Pour l’heure, l’homme est attaqué. Il ne compte pas se laisser faire : qu’on se le dise, Omar Harfouch est un guerrier.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication