À l’École, vous saurez tout sur le zizi.
Début mai, dans un collège public de la Haute-Saône, des élèves de sixième ont reçu des préservatifs d’intervenants manifestement trop zélés dans l’accomplissement de leur mission d’éducation sexuelle. À 11 ans, allez, un préservatif, pour quoi faire sinon susciter la tentation de l’utiliser ?
À Pau, Jeanne, 13 ans, a voulu devenir Arthur avant de se rétracter et de confesser le jour des vacances de Pâques au Principal et à ses parents, en guise de pied de nez, avoir été interpellée par une affiche posée à l’entrée de son collège le jour-même de la rentrée scolaire. « Je voulais m’amuser et kiffer mes potes » leur a-t-elle lancé.
Sexe, harcèlement, violences gratuites, changement de genre… Le mimétisme croisé des réseaux sociaux et de l’École fait aujourd’hui des ravages sur une génération sacrifiée, en train d’être perdue.
Éduscol, site de référence pour les agents de l’Éducation nationale, indique que l’« éducation à la sexualité, composante de l’École promotrice de santé et de l’éducation du citoyen, contribue à la construction individuelle et citoyenne de chaque élève, y compris en lien avec les enseignements »… Votez couvert.
Le président de la République disait en décembre 2022, au moment où il annonçait de nombreuses mesures de santé publique dans la lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) : « Nous ne sommes pas bons sur ce sujet. La réalité est très très loin de la théorie. On doit reformer beaucoup mieux nos enseignants sur ce sujet, on doit resensibiliser »… C’est vrai, ni agrégation d’éducation à la sexualité ni CAPES de sciences de l’érotisme n’existent.
Néanmoins, doit-on se plaindre, avec le chef de l’État, de cette lacune ?
Est-ce à l’institution scolaire de renforcer le mouvement de la société par lequel l’intimité et le sexe quittent de plus en plus l’espace privé pour gagner l’espace public ? Car l’accès des enfants et des adolescents à la pornographie sur internet et la sexualisation des jeunes filles sur les réseaux sociaux y sont devenus si omniprésents, si omnipotents, que toute une génération sacrifiée est en train de confondre, de réduire à la violence et à une fausse banalisation les relations entre partenaires.
Certes, par méconnaissance, par relâchement au regard des années post-SIDA ou par ignorance des moyens de prévention des IST, le nombre de jeunes touchés par ce qu’on appelait pudiquement les « maladies vénériennes » croît. Conseiller de mettre des préservatifs pour se protéger, pourquoi pas, mais de là à assurer une distribution générale…
Ajoutons enfin, comme le reconnaît le ministère de l’Éducation nationale dans l’une des fiches thématiques mises à disposition sur Éduscol et intitulée Premières manifestations de la puberté : les règles, les érections et les éjaculations, que certaines familles, sous l’effet des religions (lesquelles ?), contribuent au malaise de leurs enfants : « Les religions ont joué un rôle négatif dans la vision péjorative des règles. Elles ont pu favoriser une mise à l’écart des femmes durant leurs règles, une association entre la période des règles et l’impureté que l’on retrouve dans de nombreuses cultures ». D’ailleurs, « certains courants religieux prônent le contrôle du corps et des éjaculations qui peuvent être considérées comme signe d’impureté, liées à des pensées concernant des actes charnels illicites ou assimilables à un acte de masturbation ». C’est donc vrai : il faut aider les jeunes.
Pourtant, l’École doit-elle se substituer à la famille, premier cercle dans lequel devraient passer les informations en matière de sexualité, sujet par nature le plus intime ? Le professeur de technologie est-il plus capable qu’une mère ou qu’un père pour expliquer à un adolescent les ressorts du désir ? Le professeur d’éducation musicale est-il plus virtuose qu’un oncle ou une tante pour enseigner à un jeune les subtilités de la séduction ? Le professeur d’arts est-il plus délicat qu’un cousin ou une cousine pour faire comprendre quelle finesse il faut pour respecter la douce plasticité d’un corps ?
À quand la création d’un conseiller principal d’éducation à la sexualité ou l’instauration d’une certification en sexologie ?
Les infirmiers scolaires et les psychologues de l’Éducation nationale (certes, il en manque des milliers) sont là pour écouter les enfants qui s’interrogent ou souffrent. Mais faut-il que l’École dans son ensemble réponde aux sollicitations insistantes, émotives, immédiates, toujours plus nombreuses de la société, qui évolue vite, se cherche, se perd, se trompe, comme jamais, peut-être, en ce XXIe siècle commençant ?
Est-ce à l’institution scolaire d’apprendre aux enfants les secrets les plus intimes de la vie ? Elle n’arrive déjà pas à remplir sa mission d’enseigner à lire, à écrire et à compter, alors former les jeunes à la sexualité, c’est leur demander trop.
Prudence contre identité sexuelle
Pire, sous prétexte que l’éducation à la sexualité concerne aussi le « champ psycho-émotionnel », la circulaire du 29 septembre 2021 impose une « meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire », commandant ainsi aux enseignants, déjà sexologues, de se transformer en psychologues.
C’est aller bien vite en besogne, car le jeune étant par nature un être en construction, changeant, la prudence est de mise : si Jeanne ressent le besoin d’être Arthur au premier trimestre, elle peut vouloir reprendre son identité initiale à Pâques et partir en vacances en juin en se moquant de l’Arthur qu’elle a cru être un temps, par bête mimétisme de classe et influencée par l’affichage de l’institution, par les réseaux sociaux et la vulgate identitaire transformiste qui se déverse dans l’opinion publique.
Petite parenthèse : nous sommes convaincus que l’échec sévère aux élections municipales de Pedro Sánchez, l’excellent chef du gouvernement espagnol au demeurant, mais sous emprise de Podemos, les Insoumis ibériques, est dû largement au choc tectonique suscité par le vote de la loi autorisant le changement de genre dès l’âge de 16 ans. On ne sacrifie pas impunément toute une génération !
La Suède, elle, a reconsidéré, en 2022, sa politique à l’égard des jeunes transgenres, s’apercevant qu’elle avait agi trop vite, au mépris de leur santé physique et mentale.
Retour à l’École : si les enseignants doivent enseigner une valeur, un conseil en ces matières, c’est la prudence, la pudeur et la discrétion peut-être aussi, c’est surtout d’inculquer aux jeunes cet esprit critique qui doit les « inviter […] à développer leur propre réflexion ».
Le sexe, l’identité sexuelle (deux terrains bien distincts d’ailleurs), voilà des questions intimes, personnelles, privées… Si donc de légitimes préoccupations des jeunes étaient traitées dans le cadre privé, notamment au sein de la famille, et non dans le cadre public, l’École ne prendrait pas le risque, comme c’est le cas aujourd’hui par une maladresse inévitable, d’aggraver le mal-être des jeunes dont elle a la responsabilité ; mais comme, en 2017, le ministère des Solidarités a remplacé le ministère de la Famille, et comme la bien-pensance actuelle oblige à généraliser une singularité et à la défendre comme une minorité opprimée, ce désordre s’explique en partie.
Non, le sexe ne doit pas envahir nos vies, surtout pas celles de nos enfants à l’École !
Michel Taube
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