A quoi bon se dire « Vivants et rassemblés » comme le proclame Eric Ciotti, si LE leader pressenti de la droite est absent. Certes, Rachida Dati qui prépare son destin parisien, Gérard Larcher, Xavier Bertrand, Aurélien Pradié le frondeur, Guilhem Carayon pour ce qu’il reste des Jeunes Républicains, et quelques autres éléphants, se sont faits entendre.
Mais Laurent Wauquiez était absent. Il devait avoir mieux à faire.
Nous pensions Laurent Wauquiez enfin de retour sur la scène nationale : dans Le Point il y a trois semaines, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a développé des idées intéressantes, presque une vision, pour la droite comme pour la France. Nous le pensions donc enfin sorti de sa retraite nationale, certes très active et efficace dans la « Terre du milieu ».
Mais pourquoi alors n’avoir pas profité de ce rassemblement parisien pour sonner le réveil de la droite depuis le piège de la réforme des retraites ?
Il est urgentissime pourtant de réincarner cette droite républicaine qui manque tant d’un chef.
La droite française veut-elle rester définitivement un laboratoire d’idées (Mathieu Bock-Côté a fait le show au Cirque d’Hiver), un cercle d’élus locaux, au mieux un groupe parlementaire d’appoint à la macronie aujourd’hui et à Marine Le Pen si elle venait à gagner la présidentielle en 2027 ?
Ou la droite veut-elle encore gouverner la France, offrir un cap d’espérance et d’action aux Français ?
Ô il ne s’agit pas de se choisir un de Gaulle (rendons hommage à l’Appel du 18 juin 40 en ce 18 juin 2023) mais au moins un leader incontesté. Incarner la droite, telle est la priorité absolue.
« Laurent Wauquiez se prépare », s’excuse presque Nadine Morano.
Si la droite républicaine ne se trouve pas un champion au plus vite, elle ne sera pas au second tour de la Présidentielle en 2027. Et elle essuiera déjà une lourde défaite aux élections européennes (celle-ci même par laquelle Laurent Wauquiez avait démissionné de la présidence de LR en 2019).
Certes, nous ne sommes qu’en 2023 et beaucoup d’eau (malgré la sécheresse) coulera sous les ponts de France d’ici 2027. Mais il faut à la fois du temps, beaucoup de temps, pour incarner un destin national, et une omniprésence médiatique et numérique pour exister de nos jours… Tel est le paradoxe que doit relever Laurent Wauquiez s’il y croit vraiment.
Le 3 juillet, LR commencera un tour de France de reconquête du peuple de France par les territoires. Première étape : le 3 juillet en Haute-Loire sur les terres de Laurent Wauquiez. Le coup d’envoi d’une remontada à la française ? Gageons que Laurent Wauquiez n’aura pas mieux à faire ce jour-là dans un autre terroir de sa belle région…
Michel Taube