Pour des experts en relations franco-chinoises, c’est elle qui, en avant-première, a donné le coup d’envoi à la célébration d’un triple événement qui aura lieu en 2024 : les 60 ans des relations diplomatiques entre la France et la Chine, l’année sino-française du tourisme culturel, et l’année du Dragon. En effet, le 1er juin 2023, dans le cadre du 8e festival « Quartier du livre » consacré au thème du voyage et qui a débuté dans le 5e arrondissement de Paris, elle a dévoilé un couple de dragons en origami de verre sur la place du Panthéon à Paris, recouverte pour l’occasion d’une fresque monumentale intitulée L’Envol du dragon.
Son nom : Gwendoline Finaz de Vilaine. Plusieurs personnalités chinoises et françaises ont honoré de leur présence l’inauguration de l’œuvre de l’artiste française. Parmi elles notamment : Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France ; Yan Zhenquan, ministre conseiller culturel de l’ambassade de Chine en France ; Florence Berthout, maire du 5e arrondissement de Paris ; et Cyril Camus, petit-fils d’Albert Camus et PDG de Camus Group qui a soutenu le projet de Gwendoline Finaz de Vilaine.
Gwendoline Finaz de Vilaine déclare à cette occasion : « J’ai conçu cette scénographie en imaginant le voyage d’un dragon qui se poserait au Panthéon, avant de rallier les lacs de son enfance où plonge la Grande Muraille de Chine, dans un lieu qui s’appelle Huang Hua Cheng et qui se situe à 60 km de Pékin ». Pour elle le dragon symbolise, au-delà de sa noblesse d’âme, le lien d’amitié indéfectible qui unit la France et la Chine.
Gwendoline Finaz de Vilaine est une artiste hors norme, presque inclassable ! Après le lycée Henri IV, elle a fait ses études à Sciences Po, puis à HEC. Et en parallèle, elle a beaucoup pratiqué le chant lyrique. « Je suis issue d’une famille d’artistes depuis trois générations », explique-t-elle. « Mon grand-père était chansonnier avec Jacques Brel et il a chanté avec Édith Piaf à l’Olympia. Mon père était danseur contemporain, devenu psychanalyste par la suite. » Rien d’étonnant à ce que le parcours professionnel de la jeune étudiante ait évolué vers l’art. Repérée par Roger Louret, lauréat du Molière du spectacle musical, elle a travaillé pendant quinze ans aux Folies Bergères en qualité d’interprète de comédies musicales. Artiste touche-à-tout, Gwendoline Finaz de Vilaine s’est mise à écrire et a publié quatre romans. Et, peu avant la crise sanitaire, elle s’est lancée dans la peinture. Avec succès : les photos montrant sa maison recouverte de ses tableaux sont vite devenues virales sur les réseaux sociaux. Puis est venu le moment de sa rencontre avec la Chine. En 2014, elle a suivi son mari à Shanghai. « J’ai eu un vrai choc esthétique avec la Chine, en particulier à travers l’encre de Chine et grâce à mes rencontres avec des artistes chinois », se souvient-elle avec émotion et nostalgie. Gwendoline Finaz de Vilaine s’est produite sur scène et a organisé des expositions à Shanghai, dont elle a gardé « un souvenir magnifique ». Contrairement à quelques idées reçues selon lesquelles les Occidentaux s’adaptent difficilement à la vie en Chine, l’artiste française a rapidement intégré la société chinoise et elle trouve les Chinois très entrepreneurs, très positifs. « J’adore la Chine », dit-elle sur un ton franc et enthousiaste.
Quid du dragon qui s’envolera l’an prochain sur la Grande Muraille de Chine ? L’artiste se confie : ce sera un modèle plus grand, qui sera fabriqué sur place. Et il prendra son envol dès juin 2024.
Cécile Roux