La chronique de Patrick Pilcer
15H54 - mardi 18 juillet 2023

Et si Mélenchon souhaitait la victoire de l’extrême droite ? La chronique de Patrick Pilcer

 

Mélenchon ose tout. C’est même à cela que l’on le reconnait…

Pour continuer d’exister malgré ses nombreuses défaites électorales successives, il n’utilise plus une goutte pour faire déborder le vase, il prend carrément le seau !

Celui qui se prend pour le Ché et pour Chavez, réunis en lui, n’hésite plus. Pour lui, le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France est d’extrême droite. Il y a peu, dans une émission de Stéphane Bern, il prétendait que le capitaine Dreyfus était royaliste. Sans parler de ses allusions à un peuple juif déicide, à son admiration pour Poutine, pour Castro, pour Maduro, pour la dictature chinoise, rien sur le Tibet, rien sur Taiwan, rien sur l’Iran, etc… Alors un mensonge de plus ou de moins…

Derrière ces outrances, on peut se demander ce que cherche réellement le « Lider Maximo » des Insoumis. Et si son but était la victoire de Marine Le Pen aux prochaines présidentielles ?

Quel est l’objectif de Mélenchon ? La prise du pouvoir.

Malgré ses nombreux essais, il n’arrive pas à accéder à la fonction suprême par les urnes. Alors comment faire ? N’oublions pas que Mélenchon a été formé par l’OCI, l’Organisation communiste internationaliste, un mouvement trotskiste lambertiste. Mélenchon a même dirigé l’OCI à Besançon, à ses débuts en politique. Pour ce mouvement, on prend le pouvoir par l’infiltration et/ou par la révolution.

L’infiltration Mélenchoniste a montré ses limites. Malgré une toile remarquablement tissée, cela ne prend pas. Les corps intermédiaires, les partis, les syndicats, les associations commencent à comprendre, à résister, à rejeter. Et il perd les élections ! Alors il se doit d’essayer la révolution.

La prise en main des manifestations des Gilets Jaunes n’a pas marché. La contestation par la rue de la réforme des retraites a failli prendre. Mais l’épreuve de force a été remportée par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Les Français ont tourné la page. Chacun a finalement compris que la durée de vie ayant considérablement augmenté ces 30 dernières années, les règles des années 1981 méritaient d’être revues. Surtout, la réflexion doit être non pas comment moins travailler mais comment mieux travailler, comment faire plus et mieux participer les moins de 25 ans et les plus de 55 ans au monde du Travail. Enfin, un leader de 72 ans n’avait aucune crédibilité pour mener le combat de la retraite à 60 ans !

Quant aux émeutes de début juillet, même si LFI semble avoir conquis le vote des moins de 15 ans ou des délinquants dans quelques quartiers, la grande majorité des Français a rejeté vigoureusement ce moment de bascule démocratique.

Reste la carte de l’extrême droite.

Dans sa grande majorité, le Peuple Français ne voterait pas, pour le moment extrême droite. Par contre si Le Pen ou Zemmour était élu président, il est probable que cette majorité se retrouvait assez vite dans la rue pour s’opposer aux premières décisions prises par un tel pouvoir. Et là, bingo. Mélenchon aurait un boulevard devant lui pour prendre la tête de l’inévitable Révolution. De la Nation à la République !

Alors, on comprend mieux pourquoi il affuble tous ses opposants, tous leurs partisans, tous leurs symboles du vocable d’extrême droite. Il étend un nuage de fumée, rend le plus flou possible les frontières et les digues, et fait en sorte que les électeurs ne reconnaissent plus leurs mains droites de leurs mains gauches !

Il a tout à gagner dans ce pari !

Tout sauf si le camp Radicalement Républicain se réunit, après les européennes par exemple. De Bernard Cazeneuve à Xavier Bertrand, avec Manuel Valls, François Hollande, Claude Bartolone, Pierre Moscovici, Pierre Ouzoulias, voire Fabien Roussel, Laurent Wauquiez, Eric Ciotti, voire Robert Ménard, l’union fera la force. C’est un peu ce qu’a réussi à faire Emmanuel Macron dans ses deux grands succès électoraux, mais avec une mise en musique quelque peu ratée au niveau des Assemblées.

L’erreur de Macron a peut-être été de croire qu’il fallait gommer les égos pour mieux gouverner. Pour lui l’égo, des autres, est une entrave. Or depuis Descartes, au moins, nous savons que nous pensons donc nous sommes, Cogito ergo sum, je pense donc je suis.

Nier, limer, gommer l’ego revient dans les faits à castrer sa pensée, la limiter. Il nous faut au contraire aller au-delà des barrières, repousser les limites, briser les entraves. Les chercheurs, les inventeurs, les innovateurs, les entrepreneurs le savent parfaitement ! Ce n’est pas le groupe qui forme et fait l’individu mais chaque individu qui forme le groupe et le fait progresser, le met En Marche. Alors, la somme des individualités permet au groupe de se dépasser. Sans Ego, un plus un fait moins que deux. En réunissant astucieusement les égos, au contraire, Un plus Un fait alors plus que Deux.

La France est devant deux grands défis. Le premier est d’empêcher les deux extrêmes de parvenir à leurs fins. Le second est de savoir réunir ce qui est épars de Cazeneuve à Bertrand, pour schématiser. De réunir les Chevaliers du XXIème siècle en fait.

Le Chevalier est celui qui maitrise son cheval, en psychanalyse son moi, son ego. Il n’en fait pas un âne, il le maitrise, optimise son apport, le dresse pour en obtenir le meilleur.

A nous tous, les Radicalement Républicains, d’être les Chevaliers de la République pour qu’autour de la Table Ronde de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité, de la Laïcité, nous criions ensemble Vive la République Française !

 

Patrick Pilcer

Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers