Il aura fallu seulement quelques jours pour que l’intégralité du pays découvre qu’il y a deux France, celle de la République et de l’ordre et celle du désordre et de la haine.
Outre mon prénom et mon nom, tout en moi est Français. Voir mon pays à feu et à sang m’a profondément heurté et blessé. La France m’a tout donné, je lui dois tout, c’est le plus beau pays du monde, celui avec la plus belle des histoires, c’est mon pays, c’est la France.
Comme le disait Nicolas Sarkozy en 2007, moi Français de sang-mêlé, mes ancêtres sont les gaulois, je veux qu’on l’apprenne aux enfants de la République, qu’on leur enseigne l’histoire de France. Comme ceux qui s’attaquent aujourd’hui à notre pays, j’ai grandi dans les barres d’immeubles et les tours d’une cité HLM. A Belfort, place forte de l’histoire de France.
Dans ces quartiers qualifiés de territoires perdus de la République, j’y ai vu la haine anti-France progresser, une autre France se construire en périphérie de notre pays, le tout soutenu par des responsables politiques clientélistes et calculateurs depuis plus de quarante ans.
La France est le seul pays du monde dans lequel dire « vive la France », « je suis fier d’être Français » ou alors « je suis patriote », peut vous attirer ennuis et insultes. Et pourtant dans des pays si différents à l’instar de la Turquie ou des Etats-Unis, pour ne citer que ces exemples, lorsque le Président affiche fièrement son patriotisme et l’amour de son pays, on le félicite.
Nombre de jeunes Français descendants d’étrangers affichent avec fierté leur prétendu amour pour des pays d’origine que bien souvent il ne connaissant pas, mais crachent leur haine de la France alors même qu’ils ne connaissent qu’elle et qu’elle leur a tout donné.
Certains Français ont passé leur temps à ouvrir une brèche devenue fossé à des fins électorales. C’est le cas des Insoumis qui depuis plusieurs jours ont instrumentalisé la mort d’un jeune homme pour justifier leur haine de la police (de la France en fait) n’hésitant pas à insulter et calomnier l’institution. En refusant d’appeler au calme, ils se sont rendus complices des émeutiers. La réponse du peuple français est déjà claire, notamment avec ces dizaines de milliers de nos concitoyens qui ont abondé massivement la cagnotte de soutien à la famille du policier.
Nul doute que le peuple français, profondément meurtri par les violences commises pendant une semaine, a choisi de manière claire de se ranger dans le camp de la République. De la France.
Enfin, concernant ce terrible drame à Nanterre, je pose une question à Mathilde Panot, à Louis Boyard, à Jean-Luc Mélenchon : qu’y a-t-il eu de raciste dans l’interpellation du jeune Nahel ?
Si la France était un pays autoritaire, ces émeutes auraient été stoppées bien avant leur démarrage. Ceux qui ont attaqué les forces de l’ordre, les pompiers, les élus, les écoles, doivent être sévèrement punis, car non, on ne peut pas s’attaquer à la République dans l’impunité la plus totale.
En 2005, Jacques Chirac alors président de la République, déclarait : « Aux enfants des quartiers difficiles, quelles que soient leurs origines, [je dis] qu’ils sont tous les filles et les fils de la République. » Aujourd’hui ces enfants des quartiers difficiles et j’en suis un, doivent mesurer la chance qu’ils ont de vivre dans ce grand pays.
Je suis la preuve vivante, avec des centaines de milliers d’autres Français issus de ces quartiers, peut-être des millions, de ce que ces jeunes qui ont agressé la France n’ont aucune excuse sociale, identitaire ou communautaire.
Comme Victor Hugo dans son poème à la France, Je veux lui dire que « Je voudrais n’être pas Français pour pouvoir dire que je te choisis, France, et que, dans ton martyre, Je te proclame, toi que ronge le vautour, ma patrie et ma gloire et mon unique amour ! »
Radouan KOURAK
Rédacteur en chef d’Opinion Internationale
paru le 5 juillet 2023