Comment ne pas être choqué quand EELV et LFI invitent le rappeur Medine à leurs universités d’été ? La Gauche, pendant plus d’un siècle, représentait le camp des Laïques et des Humanistes. La plupart des Dreyfusards étaient à Gauche, une Gauche qui portait la loi de séparation des églises et de l’Etat. Mais cela, c’était la Gauche d’hier, celle de Zola, Jaurès, Clemenceau, Blum, Mendes France, Mitterrand, Badinter, Valls, etc…Et bien depuis plusieurs années, c’est fini !
A présent EELV et LFI s’accoquinent avec un rappeur qui crie « crucifions les laïcards comme à Golgotha » dans sa chanson « don’t laïk », propos et titre plus qu’explicites, « un polygame vaut mieux que l’ami Strauss Kahn », qui régulièrement pose en faisant le geste antisémite de la quenelle, popularisé par un autre « bien-pensant », Dieudonné. Medine arbore également souvent l’épée du « djihad » sur ses photos. Après les meurtres commis par Merah de trois enfants parce que juifs à Toulouse et de militaires parce que militaires à Montauban en 2012, Medine « dérape » également et condamne les condamnations, jamais les meurtres. Inutile de rappeler qu’il voulait chanter au Bataclan en souillant implicitement la mémoire des victimes. Inutile de rappeler sa proximité avec Dieudonné, mais aussi avec Tarik Ramadan comme avec la nébuleuse islamo-frériste. L’imam de référence par exemple de l’association dont il était « ambassadeur », Havre de savoir, n’est autre que le fondateur des Frères Musulmans, Hassan el banna !
Et Medine enfonce le clou en amont des universités d’été en attaquant Rachel Kahn par un tweet-calembour qui fait écho au « Durafour Crématoire » de le Pen père. Rien que ce tweet aurait dû lui voir interdiction d’entrée aux universités d’été…
Plus qu’un triste rappeur, Medine est un prêcheur de haine !
Alors pourquoi une grande partie de la Gauche se bouche le nez et invite ce triste sire ?
Pourquoi cette gauche ressemble de plus en plus aux trois singes qui refusent d’entendre, de voir et de parler ?
Son calcul est assez simple, il reprend la pensée de Boniface au PS il y a quelques années, en 2001, qui suggérait de récupérer le vote musulman des « quartiers et banlieues » en abandonnant Israël pour soutenir les palestiniens. La suite a montré que ce calcul ne fonctionnait pas du tout, d’autant que la plupart des pays arabes se sont rapprochés d’Israel. Mais EELV et LFI réitèrent ce même mauvais calcul en tentant de récupérer le vote des « quartiers et banlieues » en abandonnant les juifs français et surtout la Laïcité et les valeurs de l’Humanisme Universel.
Il y a fort à parier que ce calcul comme celui du PS de Boniface ne marche pas. Les musulmans de France ne sont pas une « ouma », une communauté qui se comporte comme un seul homme. Les Français d’origine turque n’ont pas les mêmes attentes que ceux venant du Maroc. Beaucoup sont athées aujourd’hui, n’aspirent qu’à une pleine intégration sinon assimilation. La grande majorité adhèrent aux valeurs de la République, à la Laïcité qui n’est pas l’ennemi de la religion mais permet à chacun de croire ou ne pas croire, d’exercer son libre arbitre, sa liberté de pensée, en un mot de s’émanciper.
EELV et LFI, en fait, ne vont garder dans les mailles de leurs filets que les islamo-fréristes et perdent déjà leur âme.
On ne peut que souligner néanmoins le silence des grandes âmes de la Gauche face à cette compromission contre nature. Que n’auraient-elles dit si Marine le Pen avait invité Dieudonné, Soral, ou Faurisson à ses universités d’été ?
Un bémol cependant : quel silence de Ciotti, Wauquiez, Pécresse et des grandes voix de droite devant les propos nauséabonds du député LR Thieriot rendant hommage à l’écrivain nationaliste et ouvertement antisémite Maurice Barrès ! la honte !
Quel silence également au PS d’Olivier Faure ! un silence qui rappelle un propos savoureux de Jacques Chirac : « en France, on greffe de tout, rein, cœur, bras sauf des couilles par manque de donneurs ! »
Aujourd’hui, les défenseurs des valeurs de la République, les défenseurs des valeurs humanistes universelles se retrouvent surtout au Centre, de gauche comme de droite, à Renaissance et au Parti Radical, les deux Français sur trois peut-être dont rêvait Giscard, de Bernard Cazeneuve à Xavier Bertand en passant par Delga, Mayer Rossignol, Valls, Philippe, Darmanin, et bien sûr Elizabeth Borne.
Des personnalités et des courants politiques encore épars, mais qui peuvent se réunir en une prochaine force électorale majeure, après les Européennes. L’histoire de notre pays pourrait s’écrire là !
Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale