Rarement les universités d’été de la Gauche n’auront fait couler autant d’encre.
Cette année, force est de constater que EELV et LFI, et le PC pour sa fête de l’huma, auront fait le buzz. Mais cette agitation, ce buzz, est loin de rassembler. Au contraire, l’invitation du rappeur Médine, proche de Ramadan et des frères musulmans, éloigne plutôt, elle éparpille.
Comment en effet ne pas être atterré de voir les partis qui se revendiquaient autrefois des valeurs humanistes universelles, de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, de Laïcité sombrer dans le communautarisme ? et pas n’importe quel communautarisme, un communautarisme qui fleure bon l’homophobie, pas un mot de ces partis contre l’usage du mot « tarlouze » par exemple par Médine ; un communautarisme imprégné d’antisémitisme, son dernier tweet contre Rachel Khan l’atteste, tout comme imprégné de rejet de la Laïcité, avec un album titré Don’t Laik, avec des clips où on tague le buste de Marianne ; un communautarisme où l’entrisme des islamo-fréristes se développe jour après jour…
Un communautarisme qui rejette en fait toutes les valeurs humanistes et universelles que la Gauche pouvait s’honorer de défendre avec acharnement.
Comment la Gauche d’aujourd’hui peut-elle inviter tout ce que la Gauche d’hier, la Gauche de SOS Racisme, de Badinter, de Jospin, de Mauroy, de Rocard, de Mendes France, de Blum, de Clemenceau, de Jaurès a toujours honni avec Force et Vigueur ?
Les héritiers de la Gauche d’hier ne sont plus ni à LFI ni à EELV.
L’égalité homme / femme, l’émancipation par l’école et par le travail, la lutte contre les discriminations liées au genre, à l’orientation sexuelle, à la religion, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, et tout l’héritage des Lumières ne sont plus leur combat.
Ils ont choisi de draguer l’électorat musulman en s’accoquinant avec les islamo-fréristes.
N’entendent-ils pas la belle chanson de Pierre Perret, la femme grillagée, « lorsqu’une femme est grillagée, toutes les femmes sont outragées, les hommes les ont reléguées dans l’obscurité » ?
Pourquoi restent-ils si silencieux devant la situation des Afghans sous le joug des talibans, des Iraniens, sous le joug des ayatollahs, des Gazaouis, sous le joug du hamas et du djihad islamique ?
N’ont-ils pas lu l’étude très documentée de Florence Bergeaud Blackler sur les réseaux fréristes ?
Inviter Médine aux universités d’été ne fait que poser le dernier clou sur le cercueil de la Gauche des Lumières.
Les défenseurs des valeurs humanistes universelles, les valeurs de la République ne sont plus là. Ils sont à présent au Centre et à Droite, la partie de la Droite en tout cas qui résiste à la tentation de perdre son âme, elle aussi, devant l’extrême droite.
On ne pouvait qu’être déjà pantois quand les pseudo-écolos luttaient contre le symbole de virilité des barbecues et ne disaient mot contre l’usage des centrales à charbon en Allemagne, quand ils interdisaient les voitures même électriques et propres rue de Rivoli, où lorsqu’ils saccageaient golfs, champs, cultures ou bassines au mépris du droit de propriété, garantie par la constitution, au mépris de la loi.
A présent, la Gauche abandonne les valeurs humanistes au profit des communautaristes, des indigénistes ; elle relativise la portée de nos belles valeurs républicaines, et ce faisant, elle abandonne le Peuple, car alors elle ne défend plus vraiment l’infirmière, le policier, l’instituteur, le petit commerçant. Elle accepte la violence subie par nos compatriotes, voire elle appelle à l’insurrection, à la désobéissance, fait référence à Robespierre et à la Constitution de 1793, mais occulte Fouquier Tinville et la Terreur.
Elle ne considère nos citoyens qu’en fonction de leur origine ethnique, leur religion, leur communauté, et non comme individus formant ensemble notre Nation, le Peuple de France. Le communautarisme, c’est aussi implicitement le rejet de la différence ; on ne veut voir que des semblables, des identiques. La gauche d’aujourd’hui ne peut plus dire : loin de me léser ta différence m’enrichit. Les différents gênent…
Pourtant, le cœur de notre Démocratie Française, de notre République bat quand on s’occupe avant tout de la bonne santé économique et sociale, comme de la sécurité, des infirmières, des policiers, des instituteurs, des petits commerçants, quand on s’occupe de leur tranquillité, de leurs espérances, de leur éducation, de leur condition de travail, de leur pouvoir d’achat, de leur retraite, de leur santé, de leur fin de vie.
Le Centre et la Droite doivent avoir comme unique boussole de porter leurs espérances, toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus loin.
Il en va de la bonne santé de notre Nation.
Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale