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10H23 - lundi 28 août 2023

En interdisant l’abaya dans les écoles, Gabriel Attal relance le combat pour la laïcité. L’édito de Michel Taube

 

C’est une belle et courageuse décision qu’a prise Gabriel Attal, nouveau ministre de l’Education Nationale. L’interdiction des abayas, vêtement religieux que portent de plus en plus de jeunes filles musulmanes, est donc actée et sans appel. Les directeurs d’établissement scolaires sont libérés de l’obligation d’arbitrer eux-mêmes des situations qui tournaient vite au bras de fer.

Faut-il ajouter que cette décision n’est nullement le signe d’un «Rejet obsessionnel des musulmans» comme veut le faire entendre la gauche. Bien au contraire, interdire l’abaya, c’est protéger nos concitoyens de confession musulmane qui sont pris en otage par l’islamisme de combat, contre un accaparement identitaire et religieux qui souvent s’impose à eux, notamment parmi les plus jeunes. De très nombreux musulmans, républicains et laïcs, sont contre l’abaya !

Mieux, le ministre évacue les arguments fallacieux qui empêchaient une telle interdiction. L’abaya serait un vêtement traditionnel ou culturel. Non, l’abaya est portée par des personnes musulmanes croyantes et pratiquantes. C’est leur droit chez elles, dans la rue (on peut le regretter, notamment dans certains quartiers où elles sont devenues majoritaires) mais pas dans les services publics en France.

D’ailleurs, l’application de cette interdiction pourrait rapidement poser des problèmes. Gabriel Attal a annoncé qu’il en parlerait cette semaine avec les directeurs d’établissements. Tous les personnels éducatifs, devenus pour beaucoup hostiles au principe de laïcité, joueront-ils le jeu ? On se rappelle que Jean-Michel Blanquer avait comme baissé les bras face aux résistances de l’institution scolaire.

Des enfants récalcitrants seront-ils déscolarisés par leurs parents ? Utiliseront-elles des artifices vestimentaires, dans la pure tradition de la taqîya, qui consiste à toujours contourner la loi pour mieux poursuivre son travail de sape des valeurs de la République ?

Déjà les syndicats enseignants prônent le dialogue et la pédagogie avec les élèves concernés. Allons donc ! Non, Mesdames, Messieurs, il faudra que ces demoiselles, ces dames pardon, déposent leur abaya à l’entrée ou le rangent dans leur sac jusqu’à la sortie de l’école. C’est cela aussi le respect de l’autorité. Discuter, expliquer, oui, mais sur la base du respect des lois qui, elles, ne se discutent pas.

Et la gauche, définitivement soumise à son électorat communautariste, n’a pas tardé à monter au créneau pour s’insurger contre cette mesure de bon sens. La gauche trahit une fois de plus le principe français de laïcité.

Depuis l’intervention de Gabriel Attal sur TF1 hier, fidèles à eux-même, les Insoumis n’ont pas tardé à réagir. Toujours avec un brin de clientélisme comme en témoigne ce tweet de Louis boyard, qui une nouvelle fois inverse le problème en osant affirmer que les lycéennes portant l’abbaya sont en réalité les victimes d’une discrimination de l’école de la République.

https://x.com/louisboyard/status/1695870834013835387?s=46

Faut-il le rappeler ? La laïcité, ce n’est pas la liberté infinie d’expression religieuse. La loi du 15 mars 2004 interdit aux élèves de l’école publique le port de signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse. Bref, la laïcité, c’est la neutralité religieuse dans le périmètre de tous les services publics. L’école en est un, bien entendu.

Il reste que les atteintes à la laïcité dans l’école ne se réduisent pas à l’abaya. Mais l’explosion (+150%) des signalements d’atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires en deux ans (depuis l’assassinat de Samuel Paty) imposait une montée au créneau du ministre.

Expliquer la laïcité aux élèves, aux jeunes générations, est un chantier titanesque. Redonner force et vigueur au Conseil des sages qui entoure le ministre de l’Education Nationale, transformer les référents laïcité en enseignants de la laïcité, le combat pour la laïcité doit être relancé.

L’école est un champ de bataille. La justice en est un second pour faire interdire tous les prêcheurs de haine sur Internet et dans le pays.

Mieux, comme nous le proposions en octobre dernier avec Frédéric Thiriez et plusieurs centaines de nos concitoyens, il faudrait réviser la Constitution et y inscrire un Titre De la laîcité qui renforcerait les assises politiques et morales de notre belle laïcité. Nous relancons ici la campagne de signatures : 

https://www.opinion-internationale.com/2023/04/12/nos-enfants-et-notre-chere-laicite-valent-bien-une-revision-constitutionnelle-je-signe-lappel-pour-ladoption-dun-titre-de-la-laicite-dans-la-constitution-ave_107962.html

La laïcité est redevenue, comme elle l’était en 1905, un combat politique.

 

 

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication