A la suite du soutien apporté le 21 septembre 2023 par le comité des droits de l’homme de l’ONU à Monsieur Omar Harfouch, chef d’entreprise, homme de média et militant libanais, les juges du pays du Cèdre se sont déclarés incompétents pour le poursuivre et ont subséquemment annulé le mandat d’arrêt délivré contre lui.
En effet, la juge libanaise Madame Saniya Al-Sabaa, a rendu le même jour une décision stipulant que le pouvoir judiciaire n’avait pas compétence pour poursuivre l’examen dans l’affaire qui lui a été soumise concernant Omar Harfouch, jugeant que l’acte d’accusation émis par le premier juge d’instruction Monsieur Samaranda Nassar dans le nord du Liban « viole la loi et n’applique les textes et les règles juridiques coercitifs et contraignants ».
Mieux, le procureur général du Nord du Liban, Monsieur Ziad Al-Shaarani, a approuvé dans la foulée la demande des représentants de M. Harfouch, les avocats Jalal Aoun et Joseph Raphael, de demander la récupération du mandat d’arrêt par contumace émis par le premier juge d’instruction contre leur client.
Les efforts de Monsieur Omar Harfouch portent leurs fruits. Depuis juin, celui-ci était engagé dans une intense tournée européenne qui l’avait déjà conduit de Paris à Rome, Berlin et Bruxelles au Parlement Européen.
La présence d’Omar Harfouch à Genève ce 21 septembre 2023 à l’occasion de la 54ème session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui se penchait sur le cas du Liban fut donc capitale.
Sous la conduite de la vice-présidente de la session onusienne compétente, Madame Maira Mariela Macdonal Alvarez (représentante de la Bolivie à l’ONU), les délégués des Etats ont non seulement exprimé leur profonde préoccupation face aux défis émergents en matière de droits de l’homme au Liban mais ils se sont donc inquiétés plus particulièrement de l’utilisation présumée abusive de la justice militaire pour faire taire des militants ou priver de liberté d’expression des citoyens engagés pour leurs libertés.
Le cas d’Omar Harfouch a été évoqué à Genève car il est malheureusement poursuivi de façon abusive et totalement illégale au regard du droit libanais lui-même par la justice militaire de son pays. Connu pour son plaidoyer contre la corruption, les réformes institutionnelles, les droits des femmes et les préoccupations environnementales, l’homme d’affaires a récemment été accusé d’entretenir des relations avec des partisans d’Israël. Les autorités libanaises ont depuis émis un mandat d’arrêt contre lui sur des chefs d’accusation non précisés.
Les délégués onusiens ont imploré le Liban de réévaluer sa position, exhortant l’État à respecter strictement ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme.
Dans l’attente que le gouvernement libanais, plus que jamais sous pression de la communauté internationale, réponde à ces allégations, la situation institutionnelle, économique, humanitaire et géopolitique du Liban inquiète d’autant plus que le Parlement donner un nouveau président de la République.
Une bataille importante est donc gagnée et, à Beyrouth, il est à présent prévu que les procédures judiciaires s’accélèrent pour obtenir la publication prochaine d’une décision finale écartant définitivement toutes les accusations portées contre Omar Harfouch, lequel n’aspire qu’à une ambition : retourner librement dans son pays.
Michel Taube